La Chine ne se concentre plus uniquement sur la croissance du PIB. Cette remarque émise par le Premier ministre chinois Li Keqiang lors de sa conférence de presse du 13 mars témoigne de la détermination du gouvernement pour assainir l'économie du pays. Cependant, au vu de l'affaissement du rythme de l'expansion économique, un certain niveau de croissance doit être conservé afin de « maintenir la stabilité du marché du travail, permettre des conditions de vie favorables et accroître les revenus des résidents urbains et ruraux », d'après ce dernier. Mais comment trouver un juste équilibre ? « La réforme » est la réponse apportée dans le Rapport d'activité du gouvernement remis par le Premier ministre Li lors de la deuxième session de la 12ème Assemblée populaire nationale – l'organe législatif suprême de la Chine – tenue du 5 au 13 mars.
Le mot « réforme » a été mentionné 77 fois dans le Rapport, selon certains médias locaux. Mais en réalité, ce mot en vogue a été fréquemment utilisé au cours de l'année passée, surtout à partir de novembre 2013, lorsque la troisième session plénière du 18ème Comité central du Parti communiste chinois a déployé des plans ambitieux pour approfondir les réformes en Chine.
Alors que l'agenda de cette année vise principalement à améliorer le bien-être de la population, les ajustements structurels sont considérés comme une priorité dans le cadre de la réforme. La pollution, le manque d'efficacité et la corruption sont des problèmes majeurs auxquels ils convient de trouver une solution. Bien que la pollution – la pollution de l'air en particulier – ne constitue pas un problème récent, les efforts fournis par le gouvernement depuis plusieurs années pour y remédier ont donné des résultats insatisfaisants. Le nombre des zones touchées par le smog est en effet en hausse, et les plaintes fusent. Si l'objectif de croissance de cette année s'annonce flexible, ce ne sera pas le cas de la « guerre contre le smog ». Des mesures et règlements sévères seront adoptés et appliqués. Les pollueurs, qui nuisent à l'environnement et la santé d'autrui, seront sévèrement punis. En outre, les organismes de surveillance qui ferment les yeux sur les activités polluantes et dérogent à leurs fonctions seront tenus responsables, a promis le Premier ministre.
Une économie chinoise plus saine est synonyme de possibilités pour le monde extérieur, y compris l'Afrique. Afin d'optimiser son économie de marché, la Chine s'efforce de troquer son statut d'« usine du monde » contre celui d'« innovateur et leader technologique ». Au cours de cette transition, les pays africains pourraient probablement assister à la délocalisation de plusieurs centres de fabrication chinois déjà existants. Cependant le Premier ministre Li a soulevé le caractère indispensable des produits et services de haute qualité dans le contexte d'internationalisation.
De nombreux pays africains ont tiré des enseignements du développement chinois. Si le succès de la Chine peut constituer une source d'inspiration, ils doivent toutefois faire attention à ne pas reproduire tel quel le modèle de croissance inefficace et non viable qui a eu des effets négatifs à la fois sur l'économie du pays et la vie de ses habitants.
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