La vague des réfugiés et migrants d'Afrique et du Moyen-Orient qui, cherchant à échapper à la guerre, aux conflits ethniques et religieux, aux violations des droits de l'homme et aux difficultés économiques, arrivent chaque jour en Europe, est devenue une crise humanitaire majeure.

Les chiffres continuent de croître. Fin août, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés indiquait que plus de 300 000 réfugiés et migrants avaient tenté de traverser la Méditerranée pendant la première moitié de l'année, dont 200 000 arrivant en Grèce et 110 000 en Italie. Cela représente une augmentation importante par rapport à 2014, qui a vu 219 000 migrants traverser la Méditerranée en un an.

Le Haut-commissariat a également estimé à 2 500 réfugiés et migrants morts ou disparus cette année en tentant d'atteindre l'Europe.

En Europe, l'Italie, la Grèce et la Hongrie connaissent le plus lourd de l'afflux de migrants. L'Union européenne (UE) a proposé début septembre une série de mesures, dont notamment un fonds pour l'Afrique de 2 milliards de dollars, destiné à s'attaquer à la racine du problème des réfugiés d'Afrique du Nord. Le fonds serait utilisé pour améliorer les conditions économiques et sociales en Afrique du Nord, dans la zone du Sahel et la Corne de l'Afrique. Les migrants africains viennent essentiellement de l'Érythrée, de la Somalie et du Soudan du Sud.

L'UE ferait bien d'admettre que ces réfugiés et ces migrants sont liés à l'engagement de l'Europe dans des guerres, ou à son soutien à des régimes instables, qui ont eu pour conséquence la destruction des lieux d'origine des refugiés. Peut-être qu'il s'agit là de la conséquence ultime du colonialisme. L'Europe a des choix difficiles à faire vis-à-vis de ses anciennes colonies en Afrique, notamment mettre fin à son engagement militaire, ne plus soutenir des régimes autocratiques, et revoir les traités de commerce et d'investissements, qui bénéficient seulement à quelques-uns.

Qu'en est-il du rôle de l'Union africaine (UA) dans cette crise ? Si l'Afrique était plus accueillante pour ceux qui fuient leurs pays, ils auraient une alternative à leur dangereux périple pour l'Europe. Les dirigeants africains, à travers l'UA, doivent travailler main dans la main avec l'Europe pour trouver des solutions à la crise des réfugiés, car tant que les migrants continuent d'être attirés par les meilleures conditions de vie et les droits de l'homme en Europe, les vagues de migrants continueront d'affluer, malgré les risques du voyage.

Enfin, la seule solution efficace et de long terme à cette catastrophe est de mettre fin aux conflits qui poussent les gens à quitter leurs maisons. Pour résoudre ces conflits, les dirigeants du monde entier doivent se réunir et trouver un accord - la guerre civile en Syrie étant une priorité. S'ils ne parviennent pas à s'entendre, de nombreuses vies seront perdues, que ce soit parmi ceux qui restent ou ceux qui s'enfuient de leur pays. L'Europe risque de sortir plus divisée encore de cette crise, en fonction de comment chaque pays gère le problème des réfugiés et des migrants et de comment le nombre des arrivants est alloué par pays. C'est à la fois très simple et très complexe.

La migration devrait toujours être un choix volontaire, et non pas un acte désespéré de survie.

LE RéDaCTEUR EN CHEF