Les femmes en politique

On peut sans aucun doute affirmer que les temps changent. Les élections des gouvernements locaux an Afrique du Sud au mois de mai ont fait la une pour une autre raison que le combat politique opposant l'ANC, le parti au pouvoir et l'Alliance démocratique (AD), parti de l'opposition. Une affiche de l'AD a choisi de montrer le visage de trois femmes, dominant la hiérarchie du parti dans la province du Cap-Occidental, ce qui est assez inhabituel dans cette région. En voyant l'affiche, les électeurs et même ceux qui ne votent pas doivent se demander s'il s'agit d'un parti féministe et si voter pour ce parti signifie avantager les femmes. C'est néanmoins encourageant, car cela montre que les femmes ont leur place en politique et qu'elles ne sont désormais plus reléguées au rang de spectatrices en ce qui concerne la prise de décision. C'est une bonne nouvelle pour les femmes d'Afrique du Sud et nous devons profiter de l'opportunité qui nous est donnée. Mais comme cela a été dit, une affiche représentant trois femmes ne signifie pas grand-chose à moins qu'elle ne soit accompagnée de politiques profitant à l'ensemble des femmes.

Alice Manderai, Afrique du Sud

Donner une chance à la paix

L'Union africaine vient de présenter une proposition en quatre points pour mettre fin à la guerre civile en Libye. Ces points sont : un cessez-le-feu immédiat de toutes les actions militaires ; continuer à apporter une aide humanitaire à ceux qui en ont besoin ; protéger les étrangers, notamment les expatriés africains vivant en Libye ; mise au point d'un calendrier de réformes politiques nécessaires afin d'éliminer les causes de la crise actuelle. Tout cela démontre clairement l'appel à la paix formulé par l'UA. Cela remet également en question l'approche des conflits en Afrique du Nord et dans le reste du monde de la communauté internationale. Cette approche doit être impartiale, mais l'est rarement. L'utilisation de la force et de la violence ne peut être une option lorsqu'on cherche une issue pacifique. Le concept œil pour œil, en Afrique du Nord ou ailleurs, est dépassé et contre-productif. Le plus grave est la tragédie qui est celle des innocents prisonniers de ces conflits, particulièrement les millions de réfugiés qui subissent les premiers les conséquences de l'intervention internationale.

Nous entendons souvent la rhétorique pacifique des dirigeants occidentaux qui répètent à loisir « plus jamais cela ne doit se reproduire » lorsqu'un conflit survient en Afrique, mais ils agissent à l'encontre de cette promesse par leur intervention. Les exemples ne manquent pas, que ce soit l'Irak, l'Afghanistan, la Somalie, où l'intervention étrangère n'a pas eu l'effet escompté. L'UA devrait pouvoir faire son travail en Libye et les forces étrangères doivent donc quitter le pays aussi vite que possible. Les Africains devraient avoir la possibilité de résoudre eux-mêmes leurs problèmes et d'assumer la responsabilité des problèmes de leur peuple.

Jacob Puli, Kenya

Rester vrai

Découvrir votre magazine a été une très bonne expérience. J'admire vos efforts et je ne manque jamais un numéro. Ce magazine est un écho fidèle de divers évènements et des relations qui existent entre la Chine et l'Afrique.

Il est indiscutable que la Chine est devenue le principal partenaire de développement de l'Afrique pour ce qui est des infrastructures. Le plus important est que nos amis chinois nous accordent un soutien technique ainsi que dans le domaine de l'éducation, afin que les Africains deviennent plus autonomes dans divers secteurs. J'aimerais avoir la chance de rencontrer et de discuter avec les Chinois pour apprendre leur culture et leurs talents.

Allan Kachisa, Malawi

Le Président tweeter

Les médias sociaux ont résolument pris une nouvelle direction. Nous avons pu récemment assister aux vifs échanges entre le journaliste Ian Birrell et le Président du Rwanda, Paul Kagame, pour ce qui doit être une première pour un chef d'État. Cela montre comment aujourd'hui, n'importe quelle personne ayant un compte Twitter peut répondre à des commentaires, peu importe le continent ou la culture. Cela souligne par ailleurs qu'un chef d'État peut personnellement répondre à une critique qui lui est adressée ou à son pays sans respect d'un quelconque protocole politique. Cela aux yeux de toute personne ayant un compte Twitter. Je me demande si c'est le début d'une nouvelle tendance parmi les autres chefs d'États africains, ce qui peut-être donnerait un nouveau sens au concept de transparence. De mon point de vue de Rwandais, je pense que cela est formidable que notre président ait répondu aux commentaires de ce journaliste, qui est un critique régulier du Rwanda et qui semble ne pouvoir justifier aucune de ses affirmations par des faits. Nous voulons que notre dirigeant défende l'image de notre pays et si cela signifie être présent sur Twitter alors nous l'applaudissons. Cela montre aussi qu'il est un homme moderne qui suit les nouvelles technologies et l'évolution des médias. Cet échange pourrait bien annoncer une transformation importante sur la façon dont les interviews et les informations des autres médias sont reçues et acceptées.

Forest Hakizimana, Rwanda

Jacob Puli, Kenya

« Le concept œil pour œil, en Afrique du Nord ou ailleurs, est dépassé et contre-productif. »