Arrêtons la violence
J'ai trouvé votre article [Briser la loi du silence] du mois de novembre sur les violences domestiques très intéressant. Pour une raison ou une autre, je ne savais pas que cette question était un problème en Chine (pure ignorance de ma part), mais il semble que c'est un problème universel.
Le problème pour la plupart des femmes est qu'elles sont grandement dépendantes de leurs agresseurs, étant donné qu'il leur est presque impossible de parvenir à l'indépendance financière.
En Afrique, de nombreux systèmes juridiques sont un mélange de lois traditionnelles et de droit écrit. Cela signifie que les femmes sont placées dans une position où elles sont désavantagées. Pour les lois traditionnelles, les violences conjugales ne sont pas considérées comme un crime et demeurent impunies.
En Afrique, quand il existe des lois contre les violences domestiques, elles sont généralement purement symboliques, car souvent ceux qui mettent en place ces lois ne sont pas préoccupées par les difficultés de ces femmes. Une recherche menée l'an dernier par la Foundation for Human Rights Initiative en Ouganda montre que huit femmes sur dix sont victimes de violence de la part de leur partenaire, mais qu'elles n'osent pas dénoncer ces abus à la police.
Comme votre article le souligne justement, la violence conjugale affecte la famille dans son entier et constitue un modèle pour les enfants, qu'ils acceptent et reproduisent une fois adultes.
En tant que femmes, nous attendons que la Chine mette en place une loi qui punisse les violences domestiques, et qu'elle continue à encourager les réformes juridiques sur notre continent, et nous espérons de la police et des autorités qu'elles appliquent les lois quand celles-ci existent.
Ali Timbata, Botswana
Jugez-le chez lui
L'arrestation de Saïf al-Islam Kadhafi met un terme à la saga du clan Kadhafi et referme ce chapitre de l'histoire libyenne. Désormais, la question est de savoir si oui ou non Saïf al-Islam Kadhafi apparaîtra à la Cour pénale internationale (CPI) de la Haye (qui a émis un mandat d'arrêt à son encontre). Il a déjà déclaré qu'il ne reconnaissait pas la CPI, alors que le Premier ministre libyen par intérim a insisté pour qu'il soit jugé équitablement en Libye.
J'ai lu que le ministre libyen de la justice, Alagy, a mené des discussions avec la CPI sur le sort de Kadhafi. Je me demande s'il sera jugé chez lui ou à la Haye. De nombreux officiels libyens ont déclaré qu'un procès dans le pays devrait juger en priorité les massacres, la répression et le détournement de fonds publics pendant les dix décennies de règne de son père.
Une fois que ces questions seront réglées, la CPI pourra le juger pour les ordres de tuer des manifestants non-armés qu'il aurait donnés après la révolte de février.
Saïf al-Islam Kadhafi avait beau avoir l'air plus raisonnable et plus sophistiqué que son imprévisible père, il n'en restait pas moins un seigneur féodal incapable de comprendre pourquoi ses serfs osaient défier son autorité.
La bonne nouvelle est que Saïf al-Islam Kadhafi a été arrêté et qu'il est vivant et capable de répondre aux questions. J'espère qu'il ne sera pas tué brutalement comme son père. Nous voulons le juger dans notre propre pays où nous pouvons voir de nos propres yeux ce qui se cache derrière les actions du clan Kadhafi. Tout en appréciant que la CPI poursuive ce criminel, je considère que les gouvernements nationaux ont le droit de juger leurs propres citoyens pour crimes de guerre. Il serait absurde de l'accuser deux fois pour le même crime.
Abdullah al-Wazar, Libye |