Dans le cadre de la coopération entre le gouvernement des Seychelles et le gouvernement chinois, le ministre de l'Éducation nationale des Seychelles, Macsuzy Mondon, a entamé fin 2010 une visite à Beijing pour découvrir les domaines dans lesquels il est possible de développer davantage la coopération entre les deux pays. Après avoir visité l'institution China Educational Instrument & Equipment Corp. et l'Université de l'économie et du commerce extérieur, où étudie un grand nombre d'étudiants étrangers, Madame le ministre a reçu un journaliste de CHINAFRIQUE et partagé avec ce dernier son point de vue sur le développement de l'éducation nationale de son pays.
CHINAFRIQUE : Le président James Alix Michel a insisté en 2010 sur la nécessité de continuer à investir dans l'éducation et en particulier dans la construction d'infrastructures scolaires. Pourriez-vous nous en parler ?
Macsuzy Mondon : L'éducation est, avec la santé, une des priorités du pays. Nous investissons beaucoup dans les infrastructures parce que, pour nous, l'environnement où travaillent les enseignants et où étudient les enfants est très important. Nous nous assurons d'avoir les infrastructures appropriées, pour que les enfants puissent étudier dans un environnement sûr qui encourage une éducation de qualité. Les dix dernières années, on a construit une nouvelle école presque chaque année et on a restauré les écoles déjà existantes. Le gouvernement va donc continuer à investir dans les infrastructures pour les écoles et dans les ressources éducatives pour nos enfants.
Comment évaluez-vous le progrès de l'éducation dans votre pays au cours de la dernière décennie ? En 2010, que représentaient les dépenses éducatives dans le budget national des Seychelles ?
Environ 15 % du budget national est alloué à l'éducation. Dans les dix dernières années, ce pourcentage a été maintenu parce que le pays accorde une attention spéciale à l'éducation des jeunes. Dès le départ nous avons beaucoup insisté sur l'accès à l'éducation, et désormais tous les enfants vont à l'école. À présent, nous mettons l'accent sur la qualité de l'éducation, et nous mettons tout en œuvre pour atteindre les objectifs définis dans le cadre du programme d'Éducation pour tous [de l'Unesco]. D'ici fin 2012 au début 2013, nous allons poursuivre la mise en œuvre de réformes destinées à assurer une éducation de qualité, de l'école primaire à l'université, ce qui demande beaucoup de ressources financières.
À l'heure actuelle, dans quels domaines s'exerce la coopération éducative sino-seychelloise ? D'après vous, quels sujets méritent particulièrement d'être traités dans le dialogue bilatéral en matière d'éducation ?
La coopération s'exprime surtout dans l'échange entre le personnel éducatif des Seychelles et les institutions chinoises, et dans la formation des étudiants, mais aussi au niveau de l'aide et du soutien aux infrastructures. Deux écoles primaires ont déjà été construites grâce à l'aide du gouvernement chinois. L'École Polytechnique, désormais Université des Seychelles, a été construite entièrement grâce au gouvernement chinois. Dans l'éducation, le soutien du gouvernement chinois a été constant.
Depuis 1998, le gouvernement seychellois a cessé de financer 100 % des dépenses éducatives des élèves ? Dans quel contexte s'inscrivait cette décision ?
L'éducation est gratuite aux Seychelles. À partir de 1998, on a continué à allouer des bourses aux étudiants de l'enseignement supérieur, mais en demandant une contribution de la part des parents. Le gouvernement paye les études, mais lorsque les parents peuvent payer, nous leur demandons une très faible contribution. Ils font une contribution basée sur leurs revenus, mais la plus grande partie des études est payée par l'État. Par exemple, pour les étudiants qui viennent en Chine, le gouvernement seychellois fait une contribution : la Chine paye les études, et le gouvernement seychellois paye pour le séjour, le logement. Mais les parents ne payent pas pour ces étudiants-là. |