
Une interprète d'Opéra de Pékin lors d'une représentation de La Concubine Ivre
Bien qu'il ne fût pas le premier à jouer l'opéra de Pékin à l'étranger, il fut le premier à convier les cercles artistiques occidentaux et à leur démontrer que l'opéra traditionnel chinois devait être reconnu comme un art à part entière. L'année 2010 a marqué le 80ème anniversaire de la tournée effectuée par Mei Lanfang aux États-Unis, qui fut un événement culturel d'une grande importance.
« Il est essentiel que la culture traditionnelle s'exporte. Le meilleur de l'art étranger s'invite en Chine, il est donc normal que notre opéra national aille à l'étranger. Nous pourrons ainsi engager un dialogue mutuel et apprendre les uns des autres. Cela pourrait également permettre de stimuler l'industrie culturelle chinoise », a déclaré Mei Baojiu, le benjamin des fils de Mei Lanfang, et lui-même un des plus éminents acteurs de l'opéra de Pékin et également directeur de la troupe Mei Lanfang. D'après lui, la popularisation de la culture traditionnelle doit privilégier l'enseignement de l'opéra de Pékin à l'école primaire.
De plus grands efforts sont désormais consacrés à la protection et à l'essor de l'opéra de Pékin en Chine. De novembre 2010 à février 2011, le bureau municipal de la culture de Beijing organisera toute une série d'activités autour de l'opéra de Pékin : représentations, recherche de nouveaux talents, organisation de forums sur le sujet. Son inscription au patrimoine mondial permettra à cette forme d'expression artistique de connaître un plus grand essor. Le Bureau municipal de la culture de Beijing pourra ainsi offrir un traitement de faveur aux interprètes de l'opéra de Pékin, qui recevront une subvention annuelle de 20 000 yuans (2 941 dollars), de 2010 à 2014. La création d'une base de donnée numérique sur l'opéra de Pékin est également à l'ordre du jour.
De plus, un musée chinois de l'opéra de Pékin sera construit entre 2011 et 2013, grâce à un investissement de l'ordre de 30 millions de yuans (4,4 millions de dollars).
Le b.a.-ba de l'opéra de Pékin
>L'opéra de Pékin, né à la fin du 18ème siècle, combine mouvement, chant, dialogue, mime, combat acrobatique et danse pour raconter une histoire et décrire différents personnages et sentiments. Mariage harmonieux d'opéra, de ballet et d'acrobaties, il offre au public une encyclopédie de la culture chinoise grâce au développement de ses histoires, à ses décors charmants, ses costumes magnifiques et aux arts martiaux. Il s'agit de la forme la plus influente et la plus représentative de tous les opéras chinois.
L'opéra de Pékin comprend principalement quatre types de rôles : sheng (masculin), dan (jeune fille), jing (visage peint, masculin) et chou (clown, masculin ou féminin). Loyal ou fourbe, beau ou laid, bon ou mauvais, le caractère des personnages doit ressortir de manière éclatante.
L'opéra de Pékin se divise en registres : la partie chantée et la partie martiale, caractérisée par des acrobaties et des cascades, certains morceaux du répertoire combinant les deux aspects. Les principales formes d'expressions sont le chang (chant), le nian (dialogue), le zuo (interprétation) et le da (arts martiaux). De manière générale, chaque parole est chantée, chaque mouvement est dansé, aucune interprétation réaliste n'est acceptée et les objets ou outils de la vie réelle sont bannis de la scène.
Un apprentissage dès le plus jeune âge est nécessaire pour que les acteurs acquièrent l'habileté requise. Les dialogues et monologues d'opéra sont récités dans le dialecte de Beijing, et certains mots ont une prononciation propre à l'opéra. La mélodie, portée par des rythmes harmonieux, est d'une qualité exquise.
Des motifs traditionnels chinois sont brodés à la main sur les costumes riches en couleur, qui sont considérés comme de véritables œuvres d'art.
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