Retracer l'histoire
On admet généralement que l'art des estampes de Nouvel An remonte à la dynastie des Tang (618-907). Mais c'est sous la dynastie des Qing, avec le développement des techniques d'imprimerie, qu'il a atteint son apogée. Pourtant, en dépit de sa gloire passée, l'art des estampes de Nouvel An n'est plus aussi populaire qu'auparavant.
« Dans la Chine actuelle, coller une peinture de Nouvel An n'est plus une coutume très répandue », regrette Yin.
Le manque de rentabilité a contraint la plupart des artistes qui réalisaient des estampes à abandonner leur art, au bénéfice d'autres métiers. Les jeunes apprentis et disciples sont de plus en plus rares. « Les Chinois oublient peu à peu le charme et la beauté de cet art ancien », poursuit Yin.
Aujourd'hui, il existe en Chine trois musées régionaux consacrés aux estampes de Nouvel An, mais aucun musée national réunissant des estampes de toutes les régions de la Chine. Yin trouve cela triste pour un pays qui jouit d'une si longue histoire dans le domaine de l'art folklorique.
Au cours de cette exposition, Yin a également vendu certaines des pièces de sa collection, pour un prix allant de 80 yuans (12,1 dollars) à 2 000 yuans (303 dollars). « J'essaie de relancer le marché des estampes de Nouvel An. Seul un marketing efficace pourra remettre cet art au goût du jour et permettre de mieux préserver l'héritage de notre culture », affirme-t-il.
Yin se veut un collectionneur de culture chinoise responsable. Pour le moment, il réfléchit à la création d'un site Internet qui permettrait de faire redécouvrir au public l'art des estampes de Nouvel An chinois. Son but est non seulement de présenter des estampes de tous styles, mais aussi de créer un lieu d'échange et de communication pour les amateurs et les collectionneurs d'estampes de Nouvel An. |