Pelonomi Venson-Moitoi JIANG XIAOYING

Cette année est marquée par le 36ème anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Botswana. Une délégation de représentants de l'enseignement supérieur du Botswana, conduite par Pelonomi Venson-Moitoi, ministre botswanaise de l'Éducation et du Développement des talents, a effectué une visite d'une semaine en Chine, à l'invitation du ministère chinois de l'Éducation. Au cours de cette visite, le ministre botswanais a accepté de faire part de ses vues sur les échanges éducatifs entre la Chine et le Botswana à notre journaliste, Liu Jian.

Pourriez-vous présenter brièvement la coopération entre les deux pays en matière d'enseignement ?

Le gouvernement chinois a construit deux écoles primaires en 2010 au Botswana, d'un coût total de 20 millions de pulas (3,08 millions de dollars), et une nouvelle école doit être construire cette année. Il y a également une coopération dans le domaine de l'enseignement technique entre une université du Botswana (Francistown Technical College) et l'Université de technologie et d'éducation de Tianjin. La coopération entre l'Université du Botswana et l'Université normale de Shanghai a conduit à la création d'un Institut Confucius à l'Université du Botswana. De plus, le gouvernement chinois a offert des bourses universitaires à plus de 70 étudiants botswanais.

Comment votre ministère compte réaliser le but qu'il s'est fixé pour 2016, à savoir la construction d'une « nation éduquée et informée » ?

Le ministère de l'Éducation appuie le projet Vision 2016 dont le but est de construire une « nation éduquée et informée » et un pays « prospère, productif et innovateur ». Dernièrement, nous avons mis au point une stratégie de ressources humaines, qui cherche à apporter une approche globale au développement des ressources humaines. Cette approche se base sur une stratégie débutant à la petite enfance et se poursuivant jusqu'à l'université. Les questions fondamentales abordées dans ce cadre sont l'apprentissage tout au long de l'existence, le développement du niveau éducatif en cohérence avec nos besoins économiques, et la question de l'égalité de l'accès à l'éducation.

Dans quelle mesure la coopération de la Chine avec votre pays peut contribuer à atteindre cet objectif ?

Les domaines de coopération évoqués plus haut vont de pair avec l'objectif d'une « nation éduquée et informée », puisqu'ils permettent d'augmenter le nombre de Botswanais ayant accès à l'éducation. La Chine étant un pays à la pointe de l'utilisation des technologies de l'information, la coopération actuelle avec le Botswana offre à ce dernier des opportunités pour acquérir et utiliser la meilleure technologie disponible.

Quel rôle jouent les étudiants botswanais de retour au pays après avoir étudié en Chine ?

Leur diplôme en poche, les bénéficiaires de bourses du gouvernement chinois rentrent au Botswana forts d'une connaissance de la langue, de la société et de la culture chinoises. La coopération entre les deux gouvernements allant croissant, ces jeunes diplômés peuvent servir à faciliter les échanges et à promouvoir une compréhension mutuelle. Ils peuvent également permettre d'encourager les échanges entre les investisseurs chinois et botswanais.

Que fait-on pour permettre aux diplômés de trouver un travail ?

Comme tous les jeunes diplômés de la planète, les jeunes Botswanais sont confrontés au défi de s'insérer sur le marché du travail une fois rentrés chez eux. Cependant, le gouvernement botswanais soutient les Botswanais qui créent du travail pour eux-mêmes et pour leurs compatriotes. Des programmes d'autonomisation offrant un soutien financier et des services de conseils sont mis en œuvre pour jeter les bases d'une culture entrepreunariale.

En matière d'accès à l'éducation, comment le Botswana parvient-il à la parité des sexes ?

Le taux d'alphabétisation des femmes est à l'heure actuelle plus élevé que celui des hommes. Les réalisations des étudiantes dans nos écoles dépassent celles des hommes, ce qu'indiquent clairement nos derniers résultats. La discrimination n'existe pas et il y a un équilibre entre les sexes. Dans certains pays, les études sont clairement marquées selon les genres, mais chez nous, les étudiantes peuvent choisir d'étudier des domaines autrefois réservés aux hommes. Il n'existe donc aucune barrière. Une étudiante peut choisir n'importe quel sujet pour peu qu'elle ait de l'intérêt et la compétence pour le faire.

Quelles sont vos futures attentes en termes de coopération ?

Les jeunes, en tant que futurs dirigeants, sont appelés à déterminer le futur de nos deux pays. Nos futures attentes en matière d'éducation se situent dans les domaines suivants : échange de matériel et d'équipement éducatifs pour permettre la création d'un niveau préscolaire au Botswana (nous espérons bénéficier de l'expertise et de l'expérience de la Chine qui possède un des meilleurs systèmes préscolaires au monde), présentation de sujets concernant la science dès les premières années d'enseignement, échange de formateurs.