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LAMENTATION: Zhai en quête d'inspiration |
La passion de la poésie a réchauffé le musée d'art de l'Académie chinoise des beaux-arts, au cours d'une froide nuit d'hiver. De célèbres poètes, jeunes et vieux, ainsi que des amateurs d'art venus de tout le pays se sont rassemblés dans ce musée le 28 décembre 2011. Ils ont récité leurs poèmes favoris et partagé leurs sentiments sur la vie et la société.
Dans ce public, la poétesse Zhai Yongming a été acclamée. « Pour moi, la poésie est une religion. Elle m'apporte mes plus grandes joies », explique Zhai. « Il y a des changements dans la vie qu'on ne contrôle pas toujours. La seule chose que je puisse contrôler est ma poésie. En écrivant des poèmes, j'exprime des idées et j'affirme mon existence. C'est pourquoi je dis que les poèmes ne m'ont jamais laissé tomber. »
Née en 1955 à Chengdu, la capitale de la province du Sichuan, Zhai est considérée comme la plus fantastique poétesse de Chine. Ses poèmes ont été traduits dans de nombreuses langues comme l'anglais, l'allemand, le japonais ou le hollandais.
Féminisme
Aux yeux de ses confrères poètes, Zhai est réellement spéciale. Très belle et talentueuse, Zhai fume, boit, voyage énormément, aime les jolies robes, et combat pour le féminisme.
Elle a déclaré une fois qu'elle préfèrerait être un poète qu'une poétesse, mais que dans sa vie elle était avant tout une femme. « Ce qui m'intéresse le plus est d'élargir mes sentiments les plus simples et les plus délicats, c'est-à-dire le féminisme. Une sorte de sectarisme me pousse à accorder une attention excessive à mon monde intérieur », explique Zhai.
En effet, le féminisme est un trait saillant des poèmes de Zhai depuis qu'elle est devenue célèbre.
Elle a fait ses débuts dans les cercles poétiques en 1986 en publiant son premier recueil de poèmes Femmes, constitué de 20 poèmes. Ce recueil a frappé le milieu littéraire chinois par son langage bizarre et son caractère féminin affirmé.
Femmes est un excellent exemple de poésie chinoise féministe. Dans la préface, on peut lire : « en tant que l'un des deux genres de l'espèce humaine, les femmes vivent dès leur naissance dans un monde totalement différent que les hommes. Leur regard simple sur le monde porte des émotions et des instincts uniques… »
D'après la culture traditionnelle chinoise, le féminin est symbolisé par l'eau, les fleurs et le clair de lune. Toutes ces images sont exposées avec force dans l'œuvre de Zhai, comme cette description de la lune :
La lune, corps parfumé, immaculé,
Dort profondément,
Il s'en dégage un parfum séduisant,
Une nuit se presse entre deux jours,
Entre eux,
Les cercles sombres autour de tes yeux,
Conservent leur gaieté.
Ses autres recueils de poèmes s'intitulent Les roses avant tout (1989), Poèmes choisis de Zhai Yongming (1994), Chansons simples de la nuit sombre (1997), et Quatorze chansons simples (2011).
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