Il s'agit d'une expérience de lecture particulière. Un des livres porte sur les travailleurs migrants ruraux qui cherchent des opportunités dans les villes modernes de la Chine. Leurs luttes redéfinissent le rêve des Chinois; leurs rêves sont ancrés dans le bon sens. Dans un chapitre, un directeur d'une école ouverte aux enfants migrants explique qu'il rembourse la dette qu'il doit à ses parents adoptifs à travers son travail. Dans un autre, un écrivain, également travailleur migrant, rêve de devenir un chevalier réparant les injustices.
Les autres rêves dans la série varient: une jeune fille avide de trouver un mari riche en utilisant sa beauté et la jeunesse ; une mère espérant que sa fille soit admise à l'université pour réaliser son rêve de jeunesse ; un homme essayant de se nourrir et de trouver une bonne épouse. Peuvent-ils être appelés des rêves ? Ils ne sont ni romantiques, ni brillants. Comme il est écrit sur la couverture du livre, ces rêves sont « plus réalistes que la réalité. » « En dehors de la fortune, tout le reste est absurde», explique l'une des personnes interrogées. « Le ciel de Beijing n'est pas clair, parce qu'il est bloqué par l'argent. »
Pourtant, il serait hâtif de conclure que les personnes interrogées ont perdu leur « rêve ». Pour beaucoup de gens, la richesse est un rêve réaliste, car elle est une condition préalable à la liberté et à la dignité. Le culte de l'argent est un produit de la pauvreté à long terme, et les « rêves d'or » rapportés dans ces livres sont causés par le dénuement matériel et sentimental. Mais il est des manques que la richesse ne peut pas combler. Comme le souligne An dans la postface, « même si certains d'entre eux vivent une vie riche et confortable, leurs histoires présentent le même sentiment: que les souvenirs de pauvreté, de frustration, d'impuissance ne seront jamais effacés, mais resteront dans leurs cœurs. Une fois évoqués, ces souvenirs sont encore douloureux. »
Heureusement, on trouve souvent des aperçus de la beauté de la nature humaine au cours de la lecture, permettant d'en sortir heureux. Les Chinois s'efforçant d'améliorer les vies ne se désorientent pas dans la poursuite de la richesse. Ils sont toujours capables de ressentir la joie et le bonheur.
« Ces histoires sont sincères et touchantes », déclare Zhao Qizheng, doyen de l'Institut de Journalisme et de Communication à l'Université Renmin. « Les rêves de ces gens les font avancer ainsi que la société. J'espère qu'ils ne perdront jamais ni leur confiance ni leur courage. » |