
Les estampes du Nouvel An, peintures décoratives pour embellir la maison à l'occasion de la Fête du Printemps (Nouvel An traditionnel chinois), est un art folklorique vieux d'un millier d'années. Très répandues dans ce pays oriental, notamment dans ses zones rurales, les estampes du Nouvel An offrent une variété de sujets : portrait de divinité, gardien de la porte, garçon mignon, peinture de bon augure, animaux porte-bonheur, fleurs et oiseaux, paysages, personnages de théâtre, mythes et légendes, etc. Ces peintures, caractérisées par la netteté des traits et la gaieté des couleurs, revêtent un charme rustique propre à la Chine rurale.
De fabrication manuelle et d'impression xylographique, les estampes du Nouvel An ont connu leur apogée pendant les dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1911). Mais ce métier traditionnel a sombré peu à peu dans l'oubli depuis le début des années 1990 où le procédé d'impression planographique a pris son essor dans la fabrication des peintures du Nouvel An, ce qui a fait perdre graduellement son marché à cet ancien artisanat d'art, jusqu'à menacer sa survie et son développement. Tai Liping, artisan d'estampes du Nouvel An de Fengxiang au Shaanxi, est témoin de cette transition du métier.
La famille Tai pratique ce métier depuis plus de 500 ans et était dans le passé très réputée dans le nord-ouest du pays pour la qualité de leurs estampes du Nouvel An. À son apogée, une trentaine de foyers du clan Tai se consacrait à la fabrication des estampes du Nouvel An et la vente annuelle atteignait plusieurs millions. Mais aujourd'hui, il ne reste que Tai Liping et sa femme qui font encore ce métier. Ils produisent environ 10 000 estampes par an et n'en vendent que quelques milliers. Malgré cette situation peu encourageante, Tai Liping, en tant que le vingtième héritier de ce savoir-faire de famille n'a jamais pensé à abandonner ce métier transmis de génération en génération depuis plusieurs centaines d'années.
En 2006, l'école des estampes du Nouvel An de Fengxiang a été inscrite, avec d'autres écoles régionales de cet art folklorique, sur la première liste du patrimoine culturel immatériel de Chine. L'année suivante, Tai Liping a été nommé héritier de niveau national de cet art folklorique régional et reçoit désormais 8 000 yuans de subventions d'État par an. Ce soutien du gouvernement l'a beaucoup encouragé. Pour faire connaître les estampes du Nouvel An de Fengxiang à plus de gens, il participe activement à de diverses expositions culturelles en Chine et même à l'étranger tout en fabricant sur place les estampes du Nouvel An. À travers l'enthousiasme des visiteurs, Tai Liping comprend plus profondément le charme particulier des arts folkloriques de Chine. Il espère rehausser la qualité des estampes du Nouvel An de Fengxiang et les transformer en oeuvres d'art de haut niveau pour stimuler l'admiration du plus grand nombre.
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