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En 2007, Sam Nujoma, ancien président namibien, offre un arc à Liang Yinzhu pour fêter l'anniversaire de ce dernier. |
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Liang Yinzhu |
Quand on entre chez M. Liang Yinzhu à Beijing, on aperçoit immédiatement les objets artistiques africains accrochés au mur ou exposés sur l'étagère : peinture sur peau, sculptures en bois ou en pierre. Évidemment, cet ancien diplomate chinois, qui a passé 18 ans en Afrique, a une profonde affection pour le continent noir.
Né en 1946, M. Liang est entré en 1971 au ministère chinois des Affaires étrangères et travaille dans le département des affaires africaines du ministère jusqu'à sa retraite en 2007. À partir des années 1980, M. Liang a été envoyé travailler dans les ambassades de Chine au Ghana, au Zimbabwe, au Nigéria et en Namibie. Ces longues années passées en Afrique lui ont fait nourrir un sentiment de jour en jour plus profond pour le continent noir. Il se promet de faire de son mieux pour promouvoir le développement des relations sino-africaines et considère cela comme la carrière de toute sa vie.
Comprendre l'Afrique
En 1981, M. Liang est envoyé au Ghana comme attaché d'ambassade. C'est la première fois qu'il met le pied sur le continent africain et sort des frontières de la Chine. Tout lui semble nouveau : le climat est chaud, les locaux sont sympathiques, les enfants le saluent chaleureusement dans la rue et certains lui font des gestes de kungfu. D'ailleurs, à la grande surprise de ce diplomate chinois, dès son arrivée au Ghana, il guérit de la sinusite qui l'avait tourmenté pendant de nombreuses années.
Au Ghana, M. Liang a vu souvent sa voiture tomber en panne sur la route. Chaque fois, les gens locaux n'hésitent pas à lui donner un coup de main et même des enfants l'aidaient à pousser la voiture. Une fois, il a eu un accident sur le chemin de retour à l'ambassade de Chine depuis le siège d'un journal local et les gens passant par là se sont dépêchés de l'envoyer à l'hôpital, l'ont aidé à informer l'ambassade de Chine, et plusieurs personnes sont restées sur place pour garder sa voiture jusqu'à l'arrivée des collègues de M. Liang.
Ces aides désintéressées obtenues dans des circonstances dangereuses ont permis à M. Liang d'approfondir sa compréhension de l'Afrique et son peuple. Il a confié à CHINAFRIQUE qu'il espérait auparavant aller travailler dans les pays développés de l'Europe ou de l'Amérique du nord, mais plus il séjournait en Afrique et fréquentait les Africains, plus il ressentait la sympathie sans réserve des gens vivant sur cette terre. Ce sentiment de jour en jour plus profond et le développement rapide des relations sino-africaines l'ont déterminé à travailler jusqu'au bout sur les affaires africaines et il a refusé par la suite toutes les mutations possibles dans d'autres départements du ministère.
L'ambassadeur le plus actif
« Les diplomates ne doivent pas rester à la maison, il faut sortir et aller faire des enquêtes sur place afin de découvrir plus d'opportunités de coopération ». C'est ainsi que M. Liang a résumé ses expériences de travail dans les pays africains au cours d'une interview.
En 2003, M. Liang a été nommé ambassadeur de Chine en Namibie. Au cours des quatre années suivants, il a parcouru presque tous les coins de ce pays d'Afrique australe et a été appelé par le président namibien Hifikepunye Pohamba « l'ambassadeur le plus actif, que l'on peut voir partout en Namibie ».
À cette époque-là, M. Liang se déplace pour la plupart du temps en voiture et parcourt parfois un millier de km en une journée pour effectuer des enquêtes dans de nombreux domaines, tels que la plantation de vigne près de la rivière Orange dans le sud du pays ou la production agricole de certaines fermes dans le nord. Ces enquêtes ainsi que les rapports formulés par la suite ont abouti à des échanges et des coopérations entre la Chine et la Namibie.
Après la retraite
Depuis sa retraite en 2007, M. Liang a adhéré à l'Association des anciens diplomates de Chine (AFDC), organisme qui réunit plus de 2 000 anciens diplomates chinois. Récemment, il a été nommé vice-président de cette association.
D'après M. Liang, l'AFDC dispose de trois mécanismes de travail, dont le plus important est la « Table ronde sur la coopération Chine-Afrique » créée en 2010 qui a pour vocation de mettre en place une plate-forme d'échanges et de coopération entre la Chine et les pays africains.
Dans le cadre de ce mécanisme, M. Liang a pour travail principal de donner des conseils aux entreprises chinoises désirant investir en Afrique, les aider à établir des contacts avec les pays africains et même les accompagner pour faire des enquêtes sur le continent noir. Pour M. Liang, même s'il est déjà retraité, la volonté de promouvoir la coopération sino-africaine reste la même et ne changera jamais. |