À partir de l'année 1972, l'ex-ambassadeur chinois Cheng Tao a travaillé dans plus de 40 ambassades en Afrique, y compris le Gabon, le Mali, le Bénin et le Maroc. Cela doit être une sorte de record. Avant de se retirer de son poste d'ambassadeur de Chine au Maroc à la fin de l'année 2006, Cheng avait fait le travail diplomatique concernant le continent africain pendant plus de 34 ans. « L'Afrique était décrit comme un continent de la misère, mais en fait, il est un continent d'espoir avec un potentiel illimité », a déclaré Cheng à CHINAFRIQUE, ajoutant que les peuples africains sont industrieux, courageux, honnêtes et hospitaliers.

Arrivée en Afrique

Cheng se souvient du moment où il a mis le pied sur la terre du Gabon, il y a plusieurs années: la vague d'air chaud le salua dès qu'il descendit de l'avion. « En Afrique, le climat est plus dur, avec un temps chaud pendant toute l'année. La population locale me dit que des bouteilles de Coca-Cola enterrées dans le désert seraient certainement déformées le lendemain en raison de la chaleur. »

Le Gabon a laissé une impression positive sur le diplomate chinois, qui y a passé cinq ans et demie. Cheng admire beaucoup ses expériences de travail et de vie en Afrique. 

Intégration à l'Afrique

Cheng a dit à CHINAFRIQUE qu'il avait peu de contacts avec sa famille quand il était en Afrique, parce que les conditions de travail et de vie étaient difficiles. Son fils venait de s'inscrire à l'école maternelle la première fois qu'il partit pour l'Afrique, mais quand il revint des années plus tard, son fils était déjà en cinquième année à l'école primaire. Il se sentait comme un étranger dans sa propre famille.

Malgré les conditions de vie et de travail difficiles en Afrique, les attitudes de vie optimistes des Africains ont exercé une influence importante sur Cheng. Il passait souvent son temps libre à explorer le style de vie unique des Africains. Cheng aimait beaucoup se rendre à la plage à marée basse, parce qu'il pouvait collecter les fruits de mer, surtout des coquillages. Les contacts entre les  locaux et Cheng étaient étroits: ils lui ont même demandé une fois de leur apprendre le kungfu. «Chaque Chinois, aux yeux du peuple africain, est capable de faire du kungfu», explique l'ambassadeur en souriant.

En plus de ses horaires de travail chargé, Cheng avait beaucoup de hobbies en Afrique, comme les voyages, la photographie et la pêche. Il a également montré un grand intérêt pour la cuisine africaine, y compris l'Injera de l'Éthiopie, l'agneau rôti entier du Mali et le chameau rôti du Maroc, et pour les produits artisanaux, comme la sculpture d'ébène, la sculpture sur pierre, la sculpture en bronze et les gravures. Beaucoup d'artisanats de ce genre aujourd'hui ornent les murs de sa maison.

Un amour ininterrompu

Loin de son pays natal, la vie en Afrique est souvent difficile, et il faut faire beaucoup de sacrifices, mais l'ambassadeur a dit qu'il n'avait aucun regret sur sa vie diplomatique grâce aux nombreuses relations amicales qu'il a maintenues.

Lorsque Cheng a quitté le Maroc en 2006, il lui a été conféré une médaille par le roi du Maroc. « C'est une habitude normale dans de nombreux pays», dit-il modestement, ajoutant que c'était une façon de faire l'éloge d'un diplomate étranger pour son travail consacré dans un pays. Il a dit que quand il avait quitté le Mali, le président du Mali étaient venu lui dire au revoir avec tous les membres de son cabinet, faisant dire à l'ambassadeur français qu'il n'avait jamais reçu un tel honneur.

Après sa retraite du ministère des Affaires étrangères en 2007, il est toujours engagé dans la promotion des relations sino-africaines. Il possède de nombreux titres, tels que directeur du Centre d'Études africaines de la Chine et vice-président de l'Association des anciens diplomates de la Chine (AFDC). Cheng espère pouvoir continuer à jouer un rôle positif dans le renforcement des relations sino-africaines aussi longtemps que possible.