acupuncture
Selon une légende chinoise, il y a plus de 2 400 ans, le célèbre médecin Bian Que et ses disciples passaient un jour par le royaume de Guo situé dans le bassin du fleuve Jaune et entendirent dire que le prince héritier du royaume venait de mourir. Bian Que s'informe des maladies dont souffrait le jeune héritier et va examiner le corps de celui-ci, après quoi, il donne une conclusion qui surprend tout le monde : le prince héritier n'est pas mort. Il dit à ses disciples de lui apporter les aiguilles de pierre et les insère à certains endroits sur la surface de la peau du patient. Au bout de quelque temps, comme le médecin l'a prévu, le prince héritier ouvre les yeux et reprend la vie. Bian Que a ainsi été appelé le « dieu des médecins ». La thérapie qu'utilise Bian Que s'appelle l'acupuncture, un art médical traditionnel de l'Empire du Milieu. Même si les aiguilles de pierre ont été remplacées aujourd'hui par celles fabriquées à partir de l'acier inoxydable et d'autres métaux, le principe thérapeutique reste le même : les aiguilles insérées à certains endroits du corps (points d'acupuncture) stimulent et régularisent les fonctions physiologiques, permettent l'autorégulation du corps du patient afin de parvenir à la guérison. L'acupuncture ainsi que la moxibustion, thérapie visant à réchauffer - à l'aide des moxas - les points d'acupuncture et à faire pénétrer la chaleur à travers la peau, constituent une branche importante de la médecine traditionnelle chinoise.
Ayant une histoire de plusieurs milliers d'années, l'acupuncture et la moxibustion se révèlent très efficaces dans le traitement de nombreuses maladies, notamment des douleurs (mal aux reins, mal aux jambes, arthrite rhumatismale) ou des troubles fonctionnels (hémiplégie ou la paralysie faciale). Actuellement en Chine, beaucoup d'hôpitaux et centres de soins proposent des services d'acupuncture et de moxibustion. Dans les grands hôpitaux réputés, la section d'acupuncture et de moxibustion est toujours pleine, pour se faire soigner par un expert renommé dans ce domaine, il faut prendre le rendez-vous très tôt. Ces dernières années, on a élargi l'utilisation de cet art médical traditionnel à de nouveaux domaines : amaigrissement, soins de beauté, traitement de la myopie, etc., ce qui offre de nouveaux choix dans le traitement de ces maladies.
Héritage précieux de la Chine, l'acupuncture et la moxibustion constituent également un riche patrimoine pour toute l'humanité. Diffusé au Japon et à la Corée dès le 6e siècle, cette thérapie chinoise est présente dans plus de 140 pays et régions du monde. En 2010, l'acupuncture et la moxibustion ont été inscrites par l'UNESCO sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l'humanité.
Depuis les années 1960, la Chine a envoyé de nombreuses équipes médicales vers les pays africains. Parmi ces médecins envoyés de Chine, beaucoup connaissaient bien l'acupuncture et la moxibustion et ont guéri un grand nombre de patients africains grâce à cette thérapie chinoise. En même temps, certains jeunes africains qui s'intéressaient à la médecine traditionnelle chinoise sont venus en Chine apprendre cet art médical chinois. Le Guinéen Segu Kamala qui est allé en Chine en 1973 est l'un d'entre eux. Après quelques années d'études en Chine, Kamala est rentré dans son pays natal et est devenu le premier médecin acupuncteur de Guinée. Grâce à ses efforts, de plus en plus de Guinéens connaissent et acceptent comme thérapie efficace l'acupuncture et la moxibustion, désignées en 2000 comme cours obligatoire de la faculté de médecine de l'université Conakry, la plus importante université de Guinée. « L'acupuncture et la moxibustion ne coûtent pas cher, et elles sont pratiques et sans danger. Elles apportent un nouvel espoir aux patients guinéens torturés par les maladies », a remarqué Kamala dans une interview.
En 2000, le gouvernement sud-africain a affirmé le statut légitime de la médecine traditionnelle chinoise, et depuis, l'acupuncture et la moxibustion y ont connu un développement rapide. En mars 2012, sur le premier Forum international de coopération et de développement sino-africain en termes de la médecine traditionnelle chinoise qui a eu lieu à Cape Town, Afrique du sud, Ibrahim Mahmoud, président de l'Association sud-africaine de médecine chinoise, a déclaré que la médecine traditionnelle chinoise a un avenir prometteur en Afrique du Sud et qu'il espère, à travers les efforts de tous, faire briller cette ancienne thérapie orientale sur le continent noir. Ce rêve va sûrement devenir réalité dans un temps prochain. |