
Le ministre des Arts et de la Culture d'Afrique du Sud, Paul Mashatile, discute avec enthousiasme de la culture chinoise. Il connait les vedettes du kung-fu chinois Jackie Chen et Bruce Lee, et a une longue liste de mets chinois qu'il aime comme le canard laqué de Beijing, les nouilles, les jiaozi et plusieurs autres.
« La culture, sous forme d'art et de cuisine, par exemple, nous rapproche et fait savoir aux Chinois qui nous sommes tout en leur rappelant que les Africains savent qui ils sont », a dit Mashatile lors d'une interview à CHINAFRIQUE.
Il a fait ressortir le sens de la communication de personne à personne entre la Chine et l'Afrique et appelle à davantage de coopération sino-africaine dans le domaine de la culture, lors du Forum des ministres de la culture dans le cadre du Forum sur la coopération entre l'Afrique et la Chine (FOCAC).
Tenu les 18 et 19 juin, ce forum regroupait 45 ministres de la culture africains ou leurs représentants à Beijing dans le but d'appliquer les mesures concernées stipulées dans le Plan d'action du FOCAC de Charm el-Cheikh (2010-12), et de prendre de nouveaux engagements afin d'approfondir les échanges culturels. Par ailleurs, les ministres ont signé la Déclaration de Beijing et se sont entendus pour unir leurs efforts pour favoriser les industries culturelles, protéger le patrimoine culturel et rehausser le développement des ressources humaines liées à la culture.
En tant que hôte de « Zoom sur la culture africaine 2012 », la Chine organisera des spectacles, expositions et symposiums jusqu'à la fin de l'année à Beijing, Nanjing, Hangzhou et d'autres grandes villes chinoises.
Rôle stratégique de la culture
Les échanges culturels entre la Chine et l'Afrique ont été mis en valeur depuis l'établissement du FOCAC en 2000. Au sommet de Beijing du FOCAC en 2006, les relations culturelles ont été promues à un niveau stratégique de même importance que les relations politiques et commerciales. Après des années d'efforts conjoints dans la coopération culturelle, les deux parties ont atteint un consensus : les réalisations dans ce domaine ont inspiré et engagé la coopération sino-africaine, et apporté une contribution valable au développement global, équilibré et durable d'une nouvelle forme de partenariat stratégique Chine-Afrique comme le stipule la Déclaration de Beijing du Forum des ministres de la culture du FOCAC.
Le ministre de la culture et du tourisme nigérian, Edem Duke, a exprimé, dans son allocution d'ouverture, au nom de tous les délégués africains, sa satisfaction suivant les échanges culturels fructueux des récentes années. « Nous avons vu que les échanges renforcent l'amitié et augmentent le bien-être des Chinois et des Africains », a-t-il dit.
Quant au rôle de la culture dans les relations bilatérales, Liu Hongwu, directeur de l'Institut des études africaines de l'université normale du Zhejiang, a dit à CHINAFRIQUE que la culture était le fondement du développement durable des relations sino-africaines.
Toutefois, les délégués des deux parties voient différemment le développement des relations culturelles comparé aux relations politiques et économiques. « Je suis satisfait de la coopération actuelle entre la Chine et l'Afrique », a dit Ama Tutu Muna, ministre de la Culture du Cameroun. Tout en approuvant le rôle des échanges culturels récents dans le développement de la confiance mutuelle, Liu Hongwu soutient que l'étendue du développement global des relations culturelles tire de l'arrière sur les efforts politiques et commerciaux. « L'éloignement géographique, de même que les barrières de la langue et de la culture, retardent la coopération entre les deux parties », a-t-il dit.
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