PAS DE DANSE : Les dirigeants chinois et africains sont convaincus de l'importance des échanges culturels

Le point de vue économique

Riches de ressources culturelles, la Chine et l'Afrique font face à un même défi quant il s'agit de transformer ces ressources en bénéfices économiques pour le bien-être du peuple. « La culture n'est pas seulement un divertissement, mais un domaine d'affaires et une source d'emplois », a dit Paul Mashatile à CHINAFRIQUE, ajoutant que la culture est devenue une force majeure de la croissance économique dans plusieurs pays.  

Promouvoir le tourisme est un bon choix, car le tourisme non seulement nourrit les échanges culturels mais produit un revenu. « Chaque pays d'Afrique dispose d'un énorme potentiel culturel et de scènes naturelles uniques pour attirer les touristes. La coopération dans l'exploitation de la culture touristique apportera des occasions tant à l'Afrique qu'à la Chine », a dit au forum Daniel Liwimbi, ministre du Tourisme et de la Culture du Malawi.

En ce qui concerne l'industrie de la culture, Yu Peng, directeur adjoint du Bureau des relations culturelles extérieures du ministère de la Culture de Chine, croit que la Chine aussi se trouve au stade initial de l'exploitation de ses ressources culturelles. « La Chine et l'Afrique doivent chercher ensemble la façon de transformer leurs éléments culturels respectifs en produits, et de les mettre en valeur dans le marché l'une de l'autre », a-t-il dit à CHINAFRIQUE. Il a fait remarquer que les efforts apportés pour combiner les échanges culturels avec le développement de l'économie et l'amélioration du niveau de vie du peuple ont apporté de bons résultats.

En 2010, le ministère de la Culture de Chine a envoyé des artisans des provinces du Qinghai et du Guangdong au Bénin et au Lesotho pour former des artisans locaux aux techniques du damasquinage et de la poterie « Cette formation a été fort bien accueillie par les Africains », a dit Yu.

En entreprenant la coopération dans l'industrie culturelle avec des pays d'Afrique, les entreprises étaient certaines d'être impliquées. Zhang Hongmin, directeur adjoint de l'Institut des études ouest-asiatiques et africaines de l'Académie des sciences sociales de Chines, a prévenu les entreprises chinoises de mener avec prudence les affaires liées à la culture. « Un échec dans ce domaine peut conduire à des conséquences irréparables, car la culture est le fondement des relations bilatérales », a dit Zhang à CHINAFRIQUE.

Approche pragmatique

« Notre pétrole et nos ressources minières vont s'épuiser, mais la culture est éternelle. De tels forums sur les échanges culturels offrent une occasion d'unir nos cœurs », a déclaré Liwimbi au forum. 

Pour mieux appliquer les résolutions issues du forum, les ministres espèrent davantage d'activités d'échanges et ont proposé l'établissement d'une commission conjointe ou d'un groupe de travail technique sur la coopération culturelle Chine-Afrique « pour suivre l'application et évaluer le progrès des ententes culturelles ainsi que pour conseiller sur la coopération », a affirmé Mashatile. 

« Le plus important est qu'un tel groupe soit influent et efficace », selon Zhang. Il pense qu'un mécanisme de coordination interne devrait être établi pour que les efforts concertés portent fruit.

Protéger le patrimoine culturel et former du personnel de gestion et des professionnels de la culture étaient d'autres idées émises lors d'autres échanges culturels. La ministre de l'Artisanat, de la Culture et du Tourisme du Mali, Diallo Fadima Toure, a demandé que l'héritage culturel de son pays ne soit pas menacé par la guerre. Tous les participants lui ont fait écho. « [Le patrimoine culturel] n'est pas constitué seulement de monuments historiques, mais c'est aussi la vie. Nous espérons qu'il soit protégé afin qu'il puisse servir la société par le tourisme et aider la jeune génération à connaitre l'histoire », a-t-elle déclaré.

À mesure que se développement les relations sino-africaines, le point fort de la formation du personnel se déplace pour inclure les fonctionnaires et les artistes, le personnel de gestion et les professionnels de la culture, selon Yu. Il a dit que le ministère de la Culture de Chine était à examiner un programme de soutien à cent organisations culturelles chinoises, comme des musées, pour établir des relations de coopération avec la contrepartie africaine de manière à former davantage de professionnels dans ce domaine.