Un professeur et son élève
Peu de jeux sont aussi populaires en Chine que le majong, l'âge des joueurs varie de 20 à plus de 80 ans. Aujourd'hui, le majong, un des passe-temps favori des chinois, gagne le cœur de la communauté des expatriés en Chine.
Chaque dimanche, une douzaine d'étrangers prennent des cours pour apprendre les règles et les secrets de ce jeu au Culture Yard de Beijing, un club dédié aux langues et aux cultures, situé dans une ruelle ombragée de Beixinqiao, dans l'arrondissement de Dongcheng.
Un jeu pour l'esprit
Le Culture Yard organise des ateliers en anglais pour les débutants en majong. Chaque participant passe par des cours de niveau débutant à intermédiaire en deux semaines, selon Ilya Cheremnikh, un Israélien qui a créé le club il y a trois ans.
Les ateliers de majong sont divisés en deux sessions. Au cours des deux premières heures de cours d'introduction aux débutants, le professeur présente un diaporama expliquant les règles de base, l'histoire et le symbolisme de la partie. La session suivante teste les compétences des débutants qui peuvent jouer avec les locaux dans des salles de majong à proximité. Les participants, assis en face des pièces de majong, écoutent attentivement, essayant de comprendre toutes les règles.
Le majong se joue à quatre joueurs avec 136 tuiles de bambou et d'os basés sur les caractères chinois et des symboles. Il y a 108 tuiles numérotées, 16 vents et 12 dragons. Chaque joueur commence par prendre 13 tuiles.
« Les règles de base sont faciles à apprendre. Ensuite l'essentiel est d'expliquer de manière simple les règles compliquées », déclare Yu Yan, un jeune homme de 29 ans qui a déjà enseigné le majong à plus de 150 étrangers.
Après avoir pris un siège, mélangé les pièces et construit le mur avec 17 tuiles, on lance les dés pour décider qui distribuera et quelle direction prennent les tuiles. Lorsque le jeu commence, chaque joueur prend des tuiles à tour de rôle, les regarde et les mets de côté. Tour à tour, les joueurs piochent et jettent les tuiles jusqu'à ce qu'ils fassent majong, qui est une combinaison de 14 tuiles formant quatre groupes et une paire « d'yeux », soit deux tuiles identiques.
« Avec un peu de tactique et de chance, on ne s'ennuie jamais dans un partie de majong à quatre joueurs », explique Yu.
Le majong oblige une personne à penser de manière analytique. « À un certain moment dans le jeu, le joueur doit adopter une certaine stratégie, tout en étant prêt à en changer plus tard en fonction des mouvements de l'adversaire », ajoute-t-il.
Pour Cristina Água-Mel, professeur de portugais à l'Université de commerce international et d'économie, le majong est surtout stimulant.
« Plutôt que d'adopter toujours la même formule, il faut essayer de nouvelles choses tout le temps. Chaque fois que vous choisissez une pièce, vous devez prendre une nouvelle décision, et la décision peut s'avérer judicieuse ou mauvaise. C'est une question de combinaison et de probabilité », dit-elle. « Si vous jouez rapidement, vous devrez continuellement penser et prendre des décisions rapidement, ce qui rend le jeu plus difficile. »
Pour Cristina le majong, grâce à la variété des combinaisons possibles, n'est pas un jeu simplet qui devient vite ennuyeux. « C'est passionnant. Vous pouvez jouer pendant des heures, cinq, six ou sept heures sans jamais vous ennuyer », conclue-t-elle.
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