
Une histoire de culture
Pour Ilya Cheremnikh, qui a eu l'idée d'ouvrir un atelier majong, ce jeu représente la culture contemporaine chinoise.
« La culture ce n'est pas seulement des traditions et une histoire, mais également la façon dont les gens vivent, pensent ou font, et ce à quoi ils jouent », explique-t-il. « J'ai trouvé que le majong faisait partie de la vie des chinois, et pas seulement des personnes âgées. C'est un peu un jeu auquel tout le monde sait jouer, où l'on prend du plaisir. »
Ilya a ouvert cet atelier de majong pour permettre aux étrangers de découvrir la culture contemporaine chinoise. « Tout comme la visite de la Grande Muraille ou une dégustation de canard laqué, le majong donne une expérience authentique de Beijing », explique-t-il.
« Je veux jouer avec les locaux car c'est une façon de prendre part à la vie chinoise », déclare Christine Morris, qui est venu d'Angleterre pour enseigner l'anglais à Beijing il y a plusieurs années.
Elle explique qu'elle a rejoint l'atelier pour en savoir plus sur la culture chinoise. « C'est tellement chinois. Je n'avais pas réalisé qu'il y avait tant de symbolisme. Notre professeur nous a présenté la philosophie chinoise cachée derrière ce jeu », dit-elle.
Selon Yu, à l'origine, les tuiles « dragons » ont un lien avec l'examen impérial chinois. La tuile rouge hongzhou fait référence à l'examen mandarinal, la tuile verte facai signifie richesse et prospérité et la blanche baiban fait référence à la corruption.
Le plaisir de jouer
De nombreux participants apprécient également l'aspect social du jeu de majong. Christine Morris a appris les règles il y a un an, mais n'avait pas tellement l'occasion d'y jouer. Grâce à l'atelier, elle trouve des partenaires de jeu.
« J'ai appris les bases et le nom des tuiles, mais je n'ai pas de stratégie. J'aime l'aspect social du jeu et j'ai plaisir à jouer », dit-elle.
Christine estime également que le fait de jouer à quatre est plus social qu'un jeu où seulement deux joueurs s'affrontent. « Cela rassemble les gens. La communication est importante en majong, et en jouant avec les Chinois je sens un certain lien entre nous », déclare-t-elle.
Cristina Água-Mel valorise cette amitié particulière construite autour de la table de majong. « Nous sommes de différents âges et travaillons dans des endroits différents. Je suis heureux que nous partagions cette activité. Nous nous réunissons régulièrement pour jouer au majong et prendre un repas après. Il est fort probable que s'il n'y avait pas le majong, nous n'aurions pas une telle amitié », dit-elle.
Avec son immense popularité dans toute la Chine, les règles du jeu ont tendance à varier d'une région à l'autre. Cristina vit sur le campus et joue souvent avec un couple de professeurs à la retraite, parfois aussi avec certains de ses élèves, qui viennent de différentes provinces de Chine. « Je connais maintenant les règles de toutes les provinces. L'apprentissage procure beaucoup de plaisir », dit-elle.
Quelques centaines d'étrangers ont déjà suivi ici des cours de majong, et d'après Ilya, avec l'intérêt grandissant des étrangers pour la culture chinoise, le nombre d'élèves dans la classe augmente constamment. |