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Ce spectacle a valu à la troupe de remporter le prix Golden Clown |
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Ce spectacle a valu à la troupe de remporter le prix Golden Clown |
En 2006, quatre troupes artistiques basées à Beijing nourrissaient un seul but : survivre. La Troupe acrobatique nationale de Chine faisait partie de ce groupe, qui avait du mal à s'adapter aux nouvelles politiques gouvernementales et à se transformer en entreprises privées.
Les changements de politique exigeaient que cette troupe acrobatique, fondée en 1950 en tant que première troupe nationale d'arts du spectacle, assume la responsabilité de ses pertes et profits et acquière son indépendance financière.
Quelques années plus tard, la troupe se porte bien et est auréolée des réussites remarquables réalisées en février dernier, lorsque deux des spectacles de la troupe ont remporté le prix Golden Clown du 37ème Festival International du Cirque de Monte-Carlo, à Monaco.
La troupe a également démontré le succès de son nouveau modèle de gestion sur la scène internationale lors d'une tournée de 12 jours à Johannesburg, en Afrique du Sud, entre le 23 janvier et le 3 février.
Se faire un nom
Le spectacle du 23 janvier de la troupe était rempli de cascades spectaculaires, mais les fabuleuses techniques acrobatiques ne sont pas la seule chose que ces artistes chinois partagent avec leurs homologues étrangers et le public. La coopération avec l'industrie sud-africaine du divertissement par le biais du partage des recettes au guichet marque une nouvelle étape dans la réalisation des plans ambitieux de la troupe.
Le modèle typique utilisé par les troupes d'acrobates chinoises en tournée à l'étranger requiert de recourir à un agent pour faire le lien avec les compagnies de théâtres locales. Les contrats tournent en général autour d'un seul et même programme.
« Les acrobates chinois font des efforts énormes, mais reçoivent seulement un salaire très faible en retour », déplore Kuang Na, directrice de la gestion de la troupe. Elle explique la situation par une comparaison avec le rôle de la Chine comme usine du monde, ce qui suggère qu'un nouveau modèle de coopération est nécessaire.
Kuang estime que pour parvenir au succès économique et pouvoir se développer dans le futur sur le marché international, les troupes d'acrobates chinois doivent construire leurs propres marques pour contourner les intermédiaires inutiles et coûteux.
Lorsque la troupe a reçu le Golden Clown, elle a refusé de vendre son spectacle aux compagnies étrangères. Au lieu de cela, la troupe espérait réunir ce programme avec d'autres pour monter un grand spectacle, afin d'accroître les bénéfices économiques de la troupe et, surtout, de faire sa propre promotion.
« Chaque produit a besoin d'une promotion appropriée », explique Yang Peng, qui est en charge de la gestion de la marque. « Nous voulons faire plus que simplement entrer sur le marché international. Nous voulons nous y implanter. »
Après s'être bien implantée au Japon, la troupe a commencé à explorer avec succès le marché européen. Son nouveau spectacle, intitulé « Nezha », met l'accent sur l'intégration de numéros acrobatiques dans les contes de fées traditionnels chinois, et effectuera une tournée aux Etats-Unis pendant neuf mois, à compter de mars.
L'an dernier, la troupe a fait des tournées dans de nombreux pays africains, dont le Kenya, la Tanzanie, la Zambie et le Lesotho. Le public et les entreprises locales ont montré un grand intérêt pour l'acrobatie chinoise. Le continent africain est désormais considéré comme un marché potentiel pour la troupe, car il offre aux troupes artistiques étrangères un environnement intéressant pour se lancer.
Selon Kuang, de nombreuses troupes artistiques comme la Troupe acrobatique nationale de Chine sont toutes confrontées au même problème : un haut niveau de compétences artistiques, mais un manque de sens des affaires. Il est maintenant vital pour la troupe de se renseigner sur les pratiques commerciales dans les pays étrangers.
« Les industries culturelles existent depuis longtemps dans les pays occidentaux, mais sont relativement nouvelles en Chine », explique-t-elle. « Plus rapides et plus importants seront nos efforts dans ces domaines, et plus nous aurons de chances de réussir. »
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