
Lisa Carducci, L'heure des chiens, Huile, 40 x 50 cm, 2012.
Shanghai compte un chien pour vingt habitants, c'est-à-dire un million de chiens dont seulement 20 % seraient enregistrés.
Un numéro matricule va-t-il diminuer les milliers de morsures fatales qui se produisent chaque année ? Non, mais le chien enregistré sera vacciné par le fait même.
Des dix foyers de mon bâtiment, deux seulement n'ont pas de chien, et deux autres en ont respectivement cinq et six.
L'une de ces propriétaires élève des chiens « miniatures » qui n'attirent pas trop l'attention. L'autre famille promène ses chiens à tour de rôle : la femme avec le gros noir, l'homme avec le moyen blond, évitant de trop attirer l'attention.
Malgré l'enregistrement, un problème demeure : que feront les gens qui avaient déjà plusieurs chiens avant que la loi limite la possession à un par logement ? On ne donnera de permis que pour un chien. Que faire des autres ? Les mettre à la rue ? Les tuer ? Les égarer dans la forêt ? Les chiens actuels peuvent vivre encore sept, dix ou quatorze ans, et les nouvelles règles ne peuvent influencer que l'avenir.
Si des chiens abandonnés sont ramassés dans les rues, c'est que des gens irresponsables s'en débarrassent. Ce crime devrait être sanctionné par la loi, tout comme le serait l'abandon d'un enfant.
Offrir la stérilisation gratuite serait un moyen facile, sûr, légal et humain de maintenir la population canine sous contrôle. Et s'ils doivent payer la stérilisation, les propriétaires de chiens doivent comprendre que ces frais font des dépenses nécessaires à l'entretien d'un animal, autant que la nourriture et le toilettage pour leur toutou préféré. C'est à l'avantage de toute la société.
Par ailleurs, on a parlé d'abolir les spectacles de cirque impliquant des animaux et de fermer les zoos. Je suis parfaitement d'avis que ces animaux doivent être bien traités et jouir de suffisamment de nourriture, dans un espace de vie propre, et être entourés de l'affection et du respect mérités.
Contrairement aux animaux de zoo dont l'entretien coute cher, les animaux de cirque gagnent leur vie et même nourrissent la famille à qui ils appartiennent. Qu'arrivera-t-il aux entraineurs de troisième ou quatrième génération qui ne savent rien faire d'autre que montrer leurs animaux ? Quel travail trouveront-ils pour survivre ? Ils ne peuvent instantanément retourner au marché de l'emploi. Qui paiera l'instruction de leurs enfants ? Bannir leur gagne-pain, c'est bannir de la société d'honnêtes citoyens qui méritent une vie décente.
D'étonnants animaux de cirque accomplissent des actions époustouflantes devant les yeux écarquillés des spectateurs ; ils sont des merveilles de la nature.
Leur disparition a pour but de mettre fin aux mauvais traitements infligés aux animaux, et aux dangers qu'ils rencontrent comme les tigres qui sautent à travers un cercle enflammé, ou les ours qui jouent avec des bâtons de feu. Devrions-nous bannir les voitures de la route à cause des accidents possibles ? Et interdire aux gens d'utiliser des électroménagers par crainte de blessures ? Aussi bien mettre fin au dangereux métier de pompier alors !
Des animaux ont été battus durant leur entrainement. Mais des parents et des enseignants frappent aussi les enfants. Interdisons donc de mettre des bébés au monde et fermons les écoles !
Des milliers de singes, lions, ours, canards, chiens de cirque ne peuvent être recyclés. Une fois dompté, un animal sauvage ne peut retourner dans la forêt. Les chiens domestiques peuvent continuer à vivre avec leur famille, mais ils constitueront des bouches de plus à nourrir et ne rapporteront plus de « salaire » à la maison. Comment survivre ? Les zoos ne peuvent accepter davantage de pensionnaires. Fermez les cirques, et les animaux se verront abandonnés. Ou tués.
Au lieu de bannir les cirques, qu'on envoie une escouade d'inspecteurs voir au respect des animaux, et que les coupables soient mis à l'amende ou même emprisonnés.
Les animaux de cirque aiment leurs entraineurs et leur public. Ils comprennent le sens des applaudissements et des ces cris d'admiration. Quand ils ont bien fait, ils sont fiers d'aller chercher leur récompense : un poisson ou un biscuit.
Mahatma Gandhi a dit: « On reconnaît la grandeur d'une société et son niveau moral à la façon dont elle traite ses animaux. »
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