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Des chercheurs africains et chinois examinent des spécimens de plantes |
Un van nous conduit sur un chemin boueux à travers les forêts profondes du parc national d'Aberdare au Kenya, à 3 000 mètres d'altitude.
Le professeur Wang Qingfeng, un scientifique chinois, demande une halte. Un groupe de six chercheurs chinois et kényan sautent de la voiture et commencent à explorer le terrain.
Tout en prenant des photos et en recueillant des échantillons, ils discutent du genre et de la valeur de chaque plante collectée.
Vingt minutes plus tard, la voix de Wang retentit à nouveau et l'équipe remonte rapidement dans la camionnette pour poursuivre le voyage.
En plus de la visite du parc national d'Aberdare, les chercheurs se sont également rendus au mont Kenya et dans la région Maasai Mara pour mener des recherches sur le terrain du 1er au 12 avril.
Ce voyage de recherche botanique de deux semaines faisait partie des études sur la conservation de la biodiversité du projet Flora de l'Afrique de l'Est, lancé en 2010 par le Jardin botanique de Wuhan (JBW), sous l'égide de l'Académie chinoise des Sciences (CAS) et de l'Université Jomo Kenyatta d'Agriculture et de Technologie (JKUAT).
Travaux importants
Le projet est dirigé par Wang, directeur adjoint du JBW. « La Chine et l'Afrique possèdent une faune et une flore parmi les plus riches au monde, mais la biodiversité a diminué, en raison de la pollution et de la croissance de la population », déclare-t-il à CHINAFRIQUE. « Il est donc nécessaire de coopérer pour conserver nos ressources écologiques. »
« La coopération est prometteuse car nous sommes des pays en développement confrontés à des problèmes similaires », poursuit le Dr Robert W. Gituru, maître de conférences et directeur du programme sino-africain de conservation de la biodiversité, créé en 2010 dans le cadre du projet JKUAT.
Gituru estime que la conservation de la biodiversité est d'une importance cruciale pour le Kenya. « L'économie kényane dépend de la biodiversité car l'agriculture et le tourisme sont ses deux piliers », explique-t-il. « Les plantes ne sont pas seulement belles, elles ont une valeur médicinale et commerciale ».
Selon Gituru, presque toutes les communautés en Afrique ont des arbres sacrés sous lesquels ils prient et sacrifient des animaux. « Si nous ne conservons pas la biodiversité, ces arbres vont disparaître, et notre propre culture sera en danger », estime ce dernier.
Travail d'équipe
Pour John Kamau Muchuku, professeur à JKUAT, travailler sur ce projet de recherche est un rêve d'enfance. Muchuku ne connaissait avant qu'un petit nombre de plantes du centre du Kenya, où il est né. « Ce projet me permet de voyager dans de nombreux endroits et d'y étudier les plantes », dit-il avec enthousiasme.
Depuis 2011, sept enquêtes de recherche conjointes sur le terrain ont été menées à travers le Kenya, dans des endroits tels que le mont Kenya, le parc national d'Aberdare ou encore la forêt GaoGao et la forêt Kilimambogo, selon Josphat Rutere Mbogo technologue du JKUAT.
La coopération sino-africaine a commencé dès le début des travaux sur le terrain, et a continué avec les analyses en laboratoire, jusqu'à la publication finale des résultats de recherche du groupe, d'après Gituru.
« Nous partageons nos forces et nos faiblesses, échangeons des idées et coopérons pour publier des articles », explique-t-il. « Si vous coopérez avec des chercheurs chinois, ils feront en sorte que votre nom soit reconnu. Ils apprécient grandement votre participation. »
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