Le docteur Ovono Nkomo examine un jeune patient

En outre, la médecine occidentale nécessite un matériel coûteux alors que la MTC est beaucoup plus simple, selon Nkomo. « Par exemple, pour un massage, j'ai juste besoin de mes mains et de mes connaissances. Pour une ventouse, j'ai juste besoin d'une tasse, donc, je peux aller dans les villages où il y a un manque d'électricité et aider les gens », explique-t-il.

Selon lui, la MTC est bien reçu au Gabon, et est efficace pour les patients africains. « Parce que les patients africains y sont sensibles, une petite dose de médicament suffit au traitement. Les patients gabonais estiment que la médecine chinoise est plus facile à utiliser et que le prix est raisonnable », dit-t-il.

« Dans le traitement du SIDA, la MTC cherche principalement à protéger le système immunitaire des patients, et soulage les symptômes tels que l'anémie et la diarrhée », déclare-t-il. « Par exemple, après avoir utilisé une capsule Aifukang, la plupart des patients gabonais ont vu leur santé et leur qualité de vie s'améliorer. »

Grands rêves

Nkomo parle huit langues, dont le français et le chinois. Quand on lui parle de ses projets d'avenir, il dit que son plus grand rêve est de promouvoir la MTC dans le monde entier grâce à sa maîtrise de plusieurs langues, et surtout de développer et de relancer la médecine traditionnelle en Afrique.

« La médecine chinoise est bon marché, naturelle et sans produits chimiques et n'a pas d'effets secondaires, contrairement à la médecine occidentale. Je pense qu'elle est appropriée pour s'étendre au monde entier, en particulier les pays africains. »

Actuellement, Nkomo travaille comme professeur de clinique pour les étudiants étrangers en médecine chinoise à l'Université de Nanjing. Il retourne souvent en Afrique et propose bénévolement des consultations médicales à l'Hôpital de l'Amitié sino-gabonaise, et dans les hôpitaux locaux au Gabon et en Guinée équatoriale.

Il est également vice-président du département de pédiatrie de la Fédération mondiale de médecine chinoise, et s'implique dans la promotion de la MTC dans toutes sortes d'activités et de conférences internationales.

En tant que premier Gabonais venu en Chine pour étudier la MTC, il est fier d'introduire la médecine chinoise au Gabon et envisage d'ouvrir une clinique lorsqu'il rentrera, pour rendre accessible la médecine chinoise aux Gabonais.

Outre la promotion de la MTC, Nkomo aimerait bâtir un pont entre la MTC et la médecine traditionnelle gabonaise pour le renouveau de cette médecine.

« Nous avons énormément d'espèces d'arbres et de plantes en Afrique, mais nous ne savons pas comment les utiliser en médecine », dit-il.

Nkomo estime que la médecine chinoise est très développée aujourd'hui, et que si plus de Gabonais venaient en Chine étudier la MTC, ils sauraient comment faire usage des plantes locales une fois de retour au pays.

« Cela pourrait stimuler la renaissance de la médecine traditionnelle gabonaise et africaine en général », déclare-t-il. Ce dernier espère aussi qu'un jour, certaines entreprises chinoises de MTC s'installeront au Gabon.