Passer du temps à la plage est probablement la dernière chose à laquelle on pense en Chine. Les images de plages de sable blanc et de vagues bleues ne collent pas avec les clichés habituels de l'Empire du Milieu. Nichée sur les rives de la province du Shandong, la ville de Qingdao offre pourtant aux visiteurs l'occasion de profiter un peu du sable et du surf.

Datant du début des années 1900 et s'étendant sur 800 mètres, la plage numéro 1 de Qingdao est parsemée de tentes et de parasols. Des vieillards bronzés font leur jogging sur le sable dans des speedos noirs, bavardant avec entrain et esquivant les enfants qui cherchent des coquillages sous les yeux attentifs de leurs mères abritées sous les parasols.

À mi-chemin de la plage on trouve l'équivalent chinois de Venise Beach en Californie. Une zone bordée de maisons vertes qui mettent en valeur l'architecture traditionnelle allemande rappelant le passé colonial de la ville et où sont disposés des appareils de gymnastique vieillissants. Vous ne verrez pas des abdos, des dorsaux et des pectoraux ciselés ici, mais des retraités et des jeunes qui prennent le thé et font quelques exercices simples par moment.

Cette plage est aussi un lieu privilégié pour observer ces mœurs qui surprennent les occidentaux en quête de bronzages. Pour protéger leur visage du soleil, certaines femmes chinoises portent des masques cagoule en nylon, fendus au niveau des yeux, du nez et de la bouche, pour aller nager. En Chine, la peau blanche est un des principaux critères de beauté. Cela montre votre raffinement et le fait que vous menez une vie aisée, confortablement installé à l'abri du soleil, à l'inverse des pauvres bougres obligés de travailler dehors sous la chaleur et qui sont noircis par les rayons ardents. 

Aujourd'hui, les nageurs masqués chinois sont fort nombreux et certains prennent des mesures de protection solaire extrêmes qui peuvent inclure le port de combinaisons de caoutchouc qui réduisent leur exposition au soleil au minimum absolu.

Ces accoutrements n'attirent pas le moins du monde l'attention des passants habitué à ce spectacle. Des groupes de femmes bavardent à travers leurs masques blancs, orange, jaune et rouge et s'étirent ensemble avant d'aller piquer une tête dans leurs costumes de super héros.

Aux yeux des étrangers ces dames peuvent sembler cocasses, mais dans 20 ans, ce sont probablement elles qui riront les dernières, avec leur peau préservée.