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Chigali Maatoug de Mauritanie, avec Lisa Carducci |
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M'Passi Jessy et ses camarades |
Dans le cadre d'une formation organisée par le ministère du Commerce de Chine, Hangzhou est encore une fois le siège d'un séminaire/stage de deux mois pour l'équipe nationale de tennis de table de la République du Congo, et pour vingt Africains de douze autres pays.
Aller en Chine pour étudier la langue, c'est normal. Mais le tennis de table? Comment vos proches ont-ils réagi à l'annonce de votre décision?
Jean-Marie M'Boua, de la Côte d'Ivoire, 32 ans, dit que les siens n'étaient pas surpris car depuis l'enfance il s'adonne à ce sport. Par ailleurs, la Chine n'est-elle pas le pays des champions? C'est donc le meilleur choix, dit-il.
Chigali Maatoug de Mauritanie, 36 ans, entraineur de tennis, dit que son pays manque d'infrastructures en sport. Le pingpong, la natation ou la course sont exigés pour le bac français, et il voulait en apprendre davantage car son objectif est de lancer un programme de « choix de sport » pour les enfants. Et comme une démonstration vaut plus de mille mots, Chigali est très reconnaissant à la Chine et à toute l'équipe de travail pour cette occasion qui lui est offerte.
Quelles difficultés rencontrez-vous dans ce pays de culture très différente?
M'Passi Jessy, du Congo, 16 ans, dit, comme tous les autres, que l'hébergement et le transport sont très satisfaisants, mais que la nourriture chinoise est trop grasse pour eux, trop salée ou trop sucrée, que les cuisiniers ont la gentillesse de les consulter sur ce qu'ils désirent manger mais que la façon d'apprêter les mets diffère trop de leur alimentation habituelle, qu'on n'a pas de pain et peu de fruits. La langue, inconnue de tous, ne pose pas de problèmes car on dispose d'une formidable équipe d'interprètes.
Par ailleurs, l'entrainement requiert énormément du physique et du mental. Ce sport est une combinaison de déplacements précis et rapides et d'agilité tactique, précise le directeur technique national et entraineur de l'équipe nationale de la République du Congo, Kombo Francis-Roland. « Nous apprenons beaucoup en regardant travailler les entraineurs chinois », dit–il. Et d'ajouter : « Si nous sommes ici, c'est parce que nous sommes décidés à devenirs champions lors des Jeux africains de 2015 à Brazzaville. » Kombo exprime le désir qu'un médecin et un administrateur soient intégrés à l'équipe, et que la coopération sino-congolaise ne se limite pas au pingpong. Et comme les champions sont en Chine, si l'on pouvait nous fournir un ou deux entraineurs chinois pour les jeux de Brazzaville, ce serait fort apprécié.
Quant à Yvette Ella du Cameroun, 31 ans, une des quelques femmes du groupe, elle était déjà joueuse depuis l'enfance avant de devenir entraineur au niveau ministériel de la jeunesse et des sports, professeure d'éducation physique et sportive et la première Camerounaise en option tennis de table. Elle considère comme un honneur d'avoir été choisie pour cette formation spécialisée. « Cette coopération sino-africaine tombe à pic, dit-elle, car en Afrique il est difficile de développer un autre sport que le football. » Mais comme Kombo, elle croit que cet entrainement devrait être suivi et poursuivi par les mêmes participants qui reviendraient d'année en année.
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