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L'atterrisseur et le rover lunaire Yutu, les sondes de la mission Chang'e-3, se photographient mutuellement sur la Lune, le 15 décembre |
La sonde lunaire chinoise Chang'e-3 est entrée dans une nouvelle phase de l'exploration spatiale après son atterrissage réussi sur la Lune.
L'atterrissage est intervenu à 21h11, heure de Beijing, le 14 décembre, faisant de la Chine le troisième pays sur la Lune après l'ex URSS et les États-Unis. Chang'e-3 a été propulsée par une fusée Longue Marche-3B depuis le centre de lancement de satellites de Xichang, dans la province du Sichuan au sud-ouest de la Chine.
Environ sept heures après l'atterrissage, à 04h35 le 15 décembre, Yutu, le rover lunaire de 140 kg, a parcouru la surface de la Lune.
À 23h42, des photos des deux éléments ont été prises depuis le rover et l'atterrisseur, situés à environ 9 mètres de distance.
Les images en couleur, transmises en direct via un réseau par satellite conçu par la Chine, montrent le rover brandissant fièrement le drapeau chinois, pour la première fois sur un corps extraterrestre.
Ma Xingrui, commandant en chef du programme d'exploration lunaire de la Chine, a annoncé que la mission Chang'e-3 était un « succès total », après que l'atterrisseur et le rover aient pris des photos l'un de l'autre.
« Les photographies ont montré que l'atterrisseur et le robot fonctionnaient bien, prouvé la réussite de l'atterrissage en douceur et marqué le début de l'exploration », a déclaré Pei Zhaoyu, porte-parole du programme.
Selon les scientifiques travaillant sur la mission Chang'e-3, six des huit instruments scientifiques à bord du rover et de l'atterrisseur de la sonde Chang'e-3 ont déjà été activés pour observer l'espace, la Terre et la Lune depuis le 18 décembre.
Inédit
« Chang'e-3 étudiera le terrain de la Lune, la structure géologique, la composition et les ressources potentiellement exploitables », a déclaré Zou Yongliao, un scientifique de l'Académie chinoise des Sciences, ajoutant que l'atterrisseur observera la plasmasphère de la Terre à l'aide d'un imageur ultraviolet.
L'atterrisseur de la sonde Chang'e-3, qui mènera l'exploration du site d'atterrissage durant un an, observera l'espace à l'aide d'un télescope.
« C'est la première fois que l'humanité a placé un télescope sur la Lune. L'environnement spécial de la Lune va nous permettre de procéder à des observations impossibles depuis la Terre en raison de l'atmosphère », a déclaré Sun Huixian, chef adjoint ingénieur du programme d'exploration lunaire de la Chine.
Le rover Yutu, d'une durée de vie de trois mois, observera la structure géologique de la Lune et les substances de surface, à la recherche de ressources naturelles.
Dans la nuit du 15 décembre, le radar de Yutu a commencé des tests pour déterminer la constitution du sol lunaire. Selon Sun, le système de radar du rover peut numériser jusqu'à 100 mètres sous la surface lunaire.
Sun explique que le rover est capable de grimper des pentes de 30 degrés et se déplace à 200 mètres par heure. Cette lenteur est voulue pour lui permettre de détecter et éviter les obstacles.
En utilisant sa capacité à détecter les obstacles, le rover déterminera le meilleur trajet en couplant ses systèmes de navigation embarqués avec télécommande.
« Théoriquement, Yutu peut parcourir près de 10 km », a déclaré Sun. « Les ingénieurs avaient mis en place un laboratoire sur Terre pour simuler le terrain accidenté de la Lune et le rover a passé de nombreux tests. »
La température de la Lune, qui varie entre +100 et -180 degrés Celsius en raison de l'absence d'atmosphère, est un autre défi pour le rover.
Pour fonctionner correctement, le rover doit maintenir une température interne de 40 à 50 degrés Celsius. Pour ce faire, l'atterrisseur et le rover sont équipés d'unités de chauffage radio-isotopes.
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