Le Théâtre de marionnettes de Chine à Beijing fait son retour avec succès
La scène de Jeune Confucius
La salle capable d'accueillir 600 spectateurs croule sous les applaudissements et les rires des enfants, qui regardent avec grand intérêt des marionnettes sur la scène.
Imaginez où se trouve la scène. Voilà un théâtre de marionnettes, plus précisément, le Théâtre de marionnettes de Chine. Mais ce théâtre est aujourd'hui bien différent de celui que Mme Zhao Yongzhuang a connu il y a sept ans. « Le théâtre d'alors était mal équipé et les enfants souffraient d'être piqués par des moustiques au cours du spectacle », se souvient Zhao. « Il arrivait fréquemment que moins de 10 % des places assises soient occupées. »
La troupe du Théâtre de marionnettes de Chine n'était pas la seule à connaître des difficultés. Selon les statistiques du ministère de la Culture, le nombre des spectacles représentés par les troupes artistiques publiques a connu un déclin, passant de 740 000 en 1985 à 400 000 en 1994. Au cours de cette période, elles ont été financées à 70 % par l'argent public. Peu d'entre elles étaient financièrement indépendantes, sans parler d'être rentables.
L'heure de la réforme du système culturel est arrivée. Pour le Théâtre, le moment historique est survenu le 15 septembre 2006, lorsque la structure accueillant une troupe publique vieille d'une cinquantaine d'années s'est transformée en une entreprise moderne. Mme Zhao Yongzhuang a alors commencé à en assumer la responsabilité en tant que PDG.
Tradition et innovation
La première idée qui est venue à Zhao était de produire une excellente pièce pour renouveler l'image du Théâtre et attirer plus d'attentions. « Ce sont les pièces de qualité qui font la force. » À cette fin, elle a invité des directeurs, des chorégraphes et des compositeurs de renom à créer une nouvelle pièce, Le Roi des singes, avec un investissement estimé à 5 millions de yuans (819 000 dollars). La pièce, dont les 210 séances annuelles permettent de réaliser 11 millions de yuans de recettes (1,81 million de dollars), a connu un grand succès à Beijing.
Depuis le succès du Roi des singes, le Théâtre produit deux ou trois pièces par an. Que ce soit les pièces originales ou adaptées, une grande variété de formes d'art, telles que la dance, les acrobaties et les arts martiaux, y est intégrée.
Mais ces pratiques innovatrices font l'objet de critiques. Plusieurs spectateurs reprochent au Théâtre d'avoir abandonné l'art traditionnel de marionnettes. « C'est vraiment un malentendu », riposte catégoriquement Mme Zhao. « Préserver l'héritage de l'art traditionnel et apporter des innovations à l'industrie culturelle ne sont pas deux démarches paradoxales. »
En fait, le Théâtre a investi 1 million de yuans (163 000 dollars) pour reproduire une pièce classique de marionnettes. En outre, une salle de théâtre est réservée à la représentation de pièces traditionnelles, à hauteur de plus de 500 séances par an.
« Il est difficile de compter entièrement sur les pièces traditionnelles », explique Zhao. « Si nous voulons survivre, nous devons innover. La tradition et l'innovation sont inséparables, à l'image de nos mains droite et gauche. »
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