
Cérémonie de lancement de deux séries télévisées chinoises traduites en langue swahélie, en Tanzanie
Chiffre d'exportation faible
Sans aucun doute, dans le contexte de mondialisation, les séries de télévision d'aujourd'hui sont devenues un vecteur important de la culture. En tant que grande productrice de feuilletons, la Chine n'a pas bien réussi à exporter ses programmes de télévision.
Le montant total alloué à la production de dramas chinois est le plus important du monde. Selon des statistiques de l'Administration d'État de la Radiodiffusion, du cinéma et de la Télévision (AERCT), jusqu'à aujourd'hui, la production totale de dramas a atteint 11 469 épisodes, et ce malgré la baisse enregistrée en 2009, seule année ayant connu un ralentissement au cours du 21ème siècle.
Du point de vue de l'exportation de programmes de télévision, les feuilletons sont aussi le principal produit d'exportation, occupant la seconde place juste après les dessins animés. En 2009, les dessins animés représentaient 51,9 % des exportations totales de programmes de télévision, alors que les feuilletons en représentaient 34 % et les documentaires télévisés seulement 14,2 % .
Toutefois, les statistiques de l'AERCT montrent que les exportations de feuilletons chinois entraînent un déficit commercial depuis des années. Le chiffre d'affaire des exportations est faible par rapport à celui de l'Europe et même comparé au Japon et à la République de Corée. Au cours des dernières années, les ventes de feuilletons chinois à l'étranger ont diminué de manière significative : le volume total des ventes à l'étranger a représenté seulement environ 5 % des ventes totales, et par rapport aux séries américaines, japonaises et sud-coréennes, le prix de vente des dramas chinois est relativement bon marché. Les feuilletons chinois sont principalement exportés en Asie du Sud-est où le chiffre de vente représente 2/3 du volume total.
Causes et amélioration
Diverses raisons peuvent expliquer le chiffre morose des exportations de dramas chinois. Premièrement, par rapport à ceux venus des États-Unis et de la République de Corée, les feuilletons chinois n'ont pas un style propre. Les feuilletons sud-coréens qui sont populaires à l'étranger se basent souvent sur des histoires d'amour simples ou des bagatelles légères mais familières aux téléspectateurs du monde entier. Mais, par contre, les dramas chinois n'ont pas encore trouvé une étiquette claire.
Deuxièmement, l'idée de base de ces dramas sud-coréens est de montrer les traditions culturelles nationales de la République de Corée et de rechercher la beauté de la vie. Cheng Ying a dit à CHINAFRIQUE : « j'aime bien regarder la télévision et j'ai presque vu tous les feuilletons sud-coréens exportés en Chine. Pour les séries chinoises, j'adore celles qui racontent des histoires de l'antiquité. D'après moi, si nos dramas ne peuvent pas gagner en popularité auprès des téléspectateurs étrangers, c'est notamment parce que nous ne faisons pas attention à notre transmission culturelle. Il faut savoir que les dramas sont porteurs de l'esprit national. Dans nos séries qui racontent des histoires de l'antiquité chinoise, l'idée forte de servilité est plantée, ce n'est pas une très bonne pénétration culturelle.»
« Les étrangers adorent les dramas chinois qui racontent ce qui s'est passé dans l'antiquité chinoise, mais ils connaissent peu la Chine d'aujourd'hui, donc, je pense qu'il faut ajouter plus d'éléments de la vie moderne chinoise à nos séries exportées », a ajouté Cheng Ying.
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