Medembo Uesebia
Entrainement à la précision des arts martiaux
Suivant une mémorable performance en arts martiaux, la Zimbabwéenne Medembo Uesebia et ses camarades se sont embrassés, célébrant leur graduation d'une célèbre école chinoise d'arts martiaux. L'école de culture et wushu Huo Yuanjia, de Tianjin, est le lieu de naissance du wushu (arts martiaux chinois). Maître Huo Yuanjia a formé de nombreux champions. Selon un programme d'échanges culturels entre la Chine et l'Afrique, l'école offre un entrainement de trois mois. Depuis janvier, ce cours rassemble trente étudiants zimbabwéens recrutés surtout parmi les enseignants d'éducation physique. Uesebia expose à CHINAFRIQUE les détails de sa période d'étude en Chine.
CHINAFRIQUE : Qu'est-ce qui vous a amenée en Chine pour étudier les arts martiaux ?
Medembo Uesebia : J'ai vu des arts martiaux quand j'étais encore trop jeune pour savoir ce que c'était. Je ne faisais que regarder les films d'action de Bruce Lee et Jackie Chan. Ensuite, je suis allée au collège et j'ai étudié les sports ; j'ai découvert que cela s'appelait arts martiaux, puis j'ai compris qu'il y en avait de divers types.
L'an dernier, une occasion s'est présentée pendant mon année scolaire. Un Chinois, Wu Demin, de Foshan en Chine, est venu au Zimbabwe. Il a donné un atelier d'un mois auquel j'ai participé. C'est ainsi que j'ai été choisie pour venir en Chine. Grâce à cela, nous avions déjà appris quelque chose au Zimbabwe, et je suis tombée en amour avec le wushu depuis ce temps-là. Alors j'ai décidé d'aller plus loin.
La technique d'arts martiaux que vous étudiez en Chine est-elle comme vous l'imaginiez ?
Avant que je sache vraiment de quoi il s'agissait, je pensais qu'il s'agissait de combat ou de quelque chose de militaire. Mais maintenant, j'ai compris qu'il existe diverses formes de wushu. Il y a quelque chose de militaire, mais le wushu sans contact que nous avons appris ici ne concerne pas le combat, mais la discipline. L'idée majeure du wushu est de garder le corps en forme, de rafraichir l'esprit et de nous maintenir jeunes. Étudier la technique n'est pas si facile. Il faut de l'effort et de l'esprit d'équipe.
Apprendre à écrire des caractères chinois est une importante part de l'expérience chinoise
Initiation à la confection de raviolis durant la Fête du Printemps
Quelle est la principale difficulté de vos études ici ?
Ma seule difficulté a été de m'intégrer au milieu chinois. Mon premier mois a été très difficile parce que, vous le savez, l'Afrique est chaude, mais en Chine, surtout à Tianjin, il fait vraiment froid en hiver. Le changement de climat nous a parfois rendus malades. Mais je suis contente d'avoir réussi à m'adapter. Passé le premier mois, nous étions déjà pleinement ajustés.
Un autre défi était la nourriture, en partie. Nous n'étions pas habitués au crabe, par exemple. Dans notre pays il n'y a rien de cela. Mais l'école était bien, et l'on a mené des sondages afin de nous fournir surtout la nourriture à laquelle nous étions habitués au Zimbabwe, comme du porc, du bœuf et du poulet. Alors je suis heureuse ici.
En plus d'étudier le wushu, pouvez-vous me parler d'autres expériences durant les trois mois que vous avez passés ici ?
C'est mon premier séjour en Chine, et je suis tellement contente d'être ici. Nous avons célébré Noël en Chine. C'était ma première fois hors du pays, et c'était très différent. En Chine, on célèbre surtout la Fête du Printemps, alors ce n'est pas tout le monde qui vivait une atmosphère de fête comme celle que nous connaissons chez nous. Mais nous avons eu une autre occasion de célébrer lors de la Fête du Printemps. Je me suis vraiment amusée. J'ai appris beaucoup, des choses comme faire des jiaozi et des images en papier découpé. J'ai bien aimé cela.
Et j'ai appris à comprendre la culture chinoise beaucoup mieux qu'avant. Quand vous ne savez rien d'un endroit où vous n'êtes jamais allé avant, vous ne pouvez qu'imaginer les choses ou croire ce qu'on vous a raconté. Mais maintenant, j'ai une meilleure perception.
Une bonne chose est que la Chine est économiquement développée et offre de bonnes occasions d'affaires aussi, pas seulement le wushu.
Bien des aspects sont étonnants en Chine. Le Zimbabwe est loin, mais il est toujours bon de découvrir un pays si différent du nôtre.
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