L'exposition «Le Thé, une culture partagée entre le Maroc et la Chine», du 25 novembre 2013 au 15 juillet 2014
En novembre dernier, la Chine et le Maroc célébraient leur passion commune pour le thé lors de l'année du 55ème anniversaire de leurs relations diplomatiques, en inaugurant l'exposition « Le Thé, une culture partagée entre le Maroc et la Chine » au musée Sidi Mohamed Ben Abdellah à Essaouira, ville portuaire marocaine. Organisée par le ministère de la Culture marocain et l'administration du patrimoine culturel chinois en partenariat avec l'association Essaouira-Mogador et le musée national du thé en Chine, cette exposition nous plonge au cœur de l'histoire de cette plante savoureuse tout en présentant les rituels et les spécificités liés à sa préparation et sa consommation dans chacun des deux pays. Les visiteurs ont jusqu'au 15 juillet prochain pour la découvrir. Sous ses airs modestes, cette initiative souligne le lien culturel étroit qui existe entre la Chine et le Maroc ainsi que leur volonté d'établir une coopération bilatérale élargie non seulement dans le domaine de la culture, mais également dans d'autres domaines clés tels que le commerce et l'éducation.
Le partage d'une culture commune
Décrit par Lu Yu dans son Classique du thé comme une boisson qui « tempère l'âme et harmonise l'esprit, dissipe la lassitude et soulage la fatigue, éveille la pensée et empêche la somnolence, éclaircit et rafraichit le corps, et nettoie les perceptions sensorielles », le thé occupe une place essentielle dans la vie quotidienne des Chinois, comme des Marocains. Les deux peuples possèdent toutefois des traditions singulières propres à leur histoire et leur mode de vie respectif.
En Chine, le thé jouit d'une histoire millénaire liée à des croyances et des pratiques ancestrales, tandis que son introduction au Maroc remonte au XVIIIème siècle. Les premières traces historiques avérées de l'usage du thé en Chine datent de l'époque des Zhou, il y a plus de 3 000 ans. La culture du thé fut ensuite influencée par le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Longtemps considéré comme un produit de luxe réservé aux élites, il a fini par s'exporter dans le monde entier, et c'est justement par le port de Mogador (Essaouira) que furent introduites pour la première fois au Maroc les feuilles acheminées depuis la Chine. Le choix de cette ville pour accueillir l'exposition prend ainsi tout son sens.
Trois siècles plus tard, en 2010, le Maroc est devenu le premier importateur de thé vert chinois et le deuxième consommateur de thé à l'échelle mondiale, après la Chine. La plante sert en effet à la préparation du célèbre thé à la menthe marocain.
En 2013, les exportations de thé chinois dans le monde ont atteint 325 800 tonnes pour une production globale de 1,68 million de tonnes. Parmi les six grandes familles de thé existantes en Chine – thé blanc, thé rouge, thé vert, thé noir, thé jaune, thé oolong – le thé vert est incontestablement le produit phare du marché chinois à l'exportation. D'après le Livre bleu de l'industrie du thé 2013 publié par la Presse de l'Académie des sciences sociales de Chine, il représente en effet près de 80 % du total des exportations chinoises de thé dans le monde. Notons par ailleurs que le Maroc absorbe à lui seul près de 20 % des exportations de thé vert chinois, soit plusieurs dizaines de millier de tonnes chaque année.
Bien plus qu'une simple marchandise contribuant à stimuler le commerce bilatéral sino-marocain, le thé est devenu un outil de promotion de l'amitié entre les deux peuples.
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