Yuan Wei est au pied du Kilimandjaro
Yuan Wei et son guide Photo
Le 4 janvier dernier, une équipe d'alpinistes amatrices composée de 12 Chinoises quadragénaires s'est présentée au pied du Kilimandjaro. Parmi elles se trouvaient des entrepreneuses, des journalistes, des avocates et des productrices de film. Après sept jours, elles sont parvenues à atteindre le sommet du toit de l'Afrique — le Kilimandjaro.
Directrice générale de l'agence de voyage Walk Through Africa Tours (WTAT), Yuan Wei a co-organisé et participé à cette activité. À plus de 40 ans, pourquoi a-t-elle choisi d'organiser cette ascension ? Quelles histoires la rattachent à l'Afrique ?
« Nous avons commencé à préparer cette activité l'année dernière. À l'époque, le directeur du magazine touristique chinois Top travel m'a choisie pour organiser conjointement l'ascension au sommet du Kilimandjaro, dans le but de faire la promotion des ressources touristiques de la Tanzanie », a dit Yuan Wei. Elle s'est confiée en toute franchise à CHINAFRIQUE : « Monter une équipe d'alpinistes exclusivement féminine permet d'attirer l'attention et de montrer que monter en haut du plus haut sommet d'Afrique n'est pas une aventure insurmontable, c'est à la portée de tous. »
Pour s'assurer du déroulement sans encombre de cette activité de groupe et vérifier la faisabilité du projet, en novembre 2013, Yuan Wei a effectué pour la première fois l'ascension du Kilimandjaro. Ainsi, en janvier dernier, après une semaine d'efforts intenses, l'équipe de femmes chinoises a procédé à l'ascension et 10 d'entre elles ont réussi à atteindre le sommet.
Choisir l'Afrique
Aux yeux des autres, la raison pour laquelle Yuan Wei est allée en Afrique est un peu bizarre : elle a choisi d'étudier l'anglais en Afrique du Sud. « À ce moment-là, j'étais célibataire et je voulais apprendre quelque chose d'utile pour me perfectionner. Le visa pour l'Afrique du Sud était plus facile à obtenir que celui des pays occidentaux, donc je suis venue dans ce pays exotique. Et après mon arrivée, j'ai trouvé que c'était un pays magnifique, c'est pourquoi je suis installée en Afrique du Sud jusqu'à aujourd'hui », explique-t-elle.
Un choix fortuit qui a étroitement lié le destin de Yuan Wei avec le continent africain. Elle a vécu de nombreuses histoires intéressantes les années suivantes.
Établir l'agence de voyage
Après avoir effectué ses études en Afrique du Sud pendant des années, Yuan Wei a pris conscience de la forte tendance de développement de l'industrie touristique. À ce moment-là, il n'existait aucune agence de voyage tenue par une personne de la partie continentale de la Chine. En 2005, Yuan Wei a ouvert sa première société en Afrique, en coopération avec trois entrepreneuses : l'agence de tourisme Walk Through Africa Tours (WTAT).
Au début, l'agence était principalement tournée vers la communication culturelle et l'organisation d'activités commerciales et touristiques pour les Chinois en Afrique du Sud. Au fur et à mesure de son développement, elle a par ailleurs commencé à s'impliquer dans certaines causes pour le bien-être public.
Si au début, Yuan Wei se concentrait sur le marché sud-africain, elle a vite développé un intérêt pour la Tanzanie, d'où l'idée d'organiser cette activité d'alpinisme. Elle explique que pendant ses années en Afrique, dès qu'elle avait du temps, elle aimait voyager aux quatre coins du continent et a ainsi accumulé de riches expériences.
« Je me suis rendue compte que la plupart des touristes chinois ne connaissaient que le Kenya, notamment grâce aux nombreuses campagnes de publicité kenyanes, mais en fait, les ressources de la Tanzanie sont plus riches. Le pays possède le plus grand cratère du monde – le cratère du Ngorongoro à l'intérieur duquel des animaux vivent sans jamais le quitter. De plus, il y a aussi la montagne couverte de neige du Kilimandjaro et la savane du Serengeti… » Yuan Wei connaît bien la Tanzanie. « Malheureusement, la promotion de ses ressources auprès des Chinois n'est pas suffisante », a-t-elle déclaré d'un air déçu.
Sentir l'Afrique sous ses pieds
Après avoir vécu une dizaine d'années en Afrique, la vision que Yuan Wei avait du continent a progressivement changé. Comme elle appartient à la génération des années 1960, elle connaît bien l'existence du chemin de fer Tanzanie-Zambie et a appris à chanter des chansons asiatiques et africaines à l'école. Elle a donc toujours ressenti une émotion spéciale envers l'Afrique. Mais à travers des années d'apprentissage sur place, elle a appris à réellement connaître le continent noir.
Elle se souvient de la première fois qu'elle est montée au sommet : « Le temps, les équipements et la ténacité sont les trois clés du succès en alpinisme. Après des efforts inlassables, j'ai réussi à atteindre le sommet. J'étais émue jusqu'aux larmes près du poteau qui indique l'altitude de 5 895 mètres. Tous les touristes, guides et porteurs m'ont applaudie chaleureusement. »
Au cours de la première ascension, Yuan Wei a apprécié la capacité professionnelle de l'équipe de guides, mais la deuxième fois, elle a été surtout touchée par la population locale. Au cours de l'ascension, la membre la plus âgée de l'équipe, Wang Jianmei, s'est sentie mal à cause de l'altitude. Par conséquent, cinq guides ont décidé de l'aider à descendre tout de suite. Alors qu'ils portaient déjà chacun un bagage de 20 kg, ils ont porté Jianmei alternativement sur leur dos. « Chaque fois qu'ils trouvaient des déchets, ils s'arrêtaient pour les ramasser. J'ai rencontré les plus magnifiques des Africains », s'est exclamée Yuan Wei.
Le slogan Wechat de Yuan Wei est le suivant : « L'amour de toute une vie, je le porte à l'Afrique ». Peut-être que personne ne peut comprendre pourquoi une femme chinoise montre tant d'enthousiasme envers un endroit étranger, mais elle s'explique : « J'ai un rapport complexe au continent noir : j'adore son peuple, ses magnifiques paysages et sa vie sauvage. Quand ils ne connaissent pas réellement l'Afrique, la plupart des gens la rejettent, mais dès qu'on y regarde de plus près, on ne peut plus se séparer de sa beauté humaine et naturelle. »
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