Rio
Il y a quatre ans, les yeux du monde entier étaient fixés sur l'Afrique du Sud pour le plus brillant événement du football. Au son des vuvuzelas réverbéré à travers le stade municipal de football de Johannesburg, l'image de feu Nelson Mandela, en plein centre durant la cérémonie de clôture, mettait en évidence l'esprit et le succès de la Coupe du monde 2010 qui s'achevait. C'est maintenant au tour du Brésil, sous les yeux du Christ Rédempteur, d'ouvrir ses portes aux fans de football du monde entier et de produire un spectacle sans faille.
À travers le battage publicitaire, le clinquant et la fascination repose l'élément crucial : le football. Des joueurs du monde entier arriveront dans le plus grand pays d'Amérique du Sud pour se disputer le trophée si convoité de la FIFA. Malgré les stades délabrés, les questions de sécurité et les protestations nationales, il semble que le Brésil soit maintenant prêt à accueillir le tournoi et à fournir un exemple de la façon d'organiser des compétitions réussies, avec les Olympiques de Rio 2016 déjà à l'horizon.
Participer pour gagner
Les « suspects » habituels sont déjà désignés grâce aux dernières compétitions : les hôtes brésiliens, l'Argentine, l'Allemagne, et les champions espagnols en titre, tous pourvus d'une escouade remplie de talent et d'expérience. Toutefois, on aurait tort d'ignorer les voix parvenant d'Afrique. Les imposants budgets gouvernementaux investis et les hordes de joueurs compétents dans les compétitions d'élite d'Europe montrent pourquoi ces pays ne doivent pas être ignorés.
Bien que les pays d'Afrique tirent encore de l'arrière quand il s'agit du développement social, la confiance et l'optimisme se répandent dans leurs camps et les attentes augmentent d'année en année. Les supporters parlent des chances de leurs pays respectifs de causer une surprise au Brésil cet été.
L'Afrique compte voir cinq de ses pays mener la course au Brésil : Algérie, Côte d'Ivoire, Nigeria, Cameroun et Ghana. Tous ces pays comptent des stars qui jouent aux plus hauts niveaux à l'international. Les Africains seront-ils déroutés par l'occasion ? Non. « Les joueurs ne seront pas écrasés », a dit à CHINAFRIQUE le journaliste sportif Peter Auf der Heyde. « Un athlète qui a joué avec son équipe au Camp Nou en Espagne contre Barcelone dans une ligue des Champions ne sera pas intimidé à face l'Allemagne, par exemple », a-t-il précisé.
Malgré l'habilité africaine croissante mêlée au plus grand raffinement européen, il y a encore un manque de développement du football en Afrique. Heyde a fait remarquer que l'Afrique manque surtout d'opportunités de financement des organisations comme la FIFA (par le projet GOAL) ou des clubs européens qui subventionnent des académies dans l'espoir de trouver des joueurs pour leurs équipes. « Je dirais que la plus importante influence exercée sur le progrès du football africain a été le nombre toujours croissant d'athlètes recrutés dans les grandes ligues d'Europe », a-t-il dit.
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