Zhang Hemin (troisième à gauche) et son équipe de gardiens s'apprettent à relacher un panda dans son habitat naturel

Le 27 mai a marqué la naissance du premier panda né en 2014, installé dans le Centre de recherche et de protection des pandas géants de Chine (CGPPRC) dans la province du Sichuan. La Chine accueille donc maintenant 386 pandas élevés en captivité.

« Dans une perspective évolutionniste, cette espèce présente sur terre depuis plus de 8 millions d'années (selon la chronique de fossiles) est en voie de disparition », a déclaré Zhang Hemin, directeur du CGPPRC. « Si nous pouvons leur fournir plus d'amour et de soins, ils pourraient être en mesure de nous accompagner dans le futur. C'est la signification de notre travail. »

Le CGPPRC a été créé en 1983 par la Réserve naturelle de Wolong du Sichuan et le Fonds mondial pour la Nature. La même année, Zhang obtenait son diplôme universitaire et décrochait son premier emploi au centre, passant ainsi les trois décennies suivantes avec l'un des animaux les plus précieux et les plus vulnérables du monde.

Opérations de secours

Il y a plus de 2 millions d'années, la Terre a été frappée par une extrême froideur, et les mammouths et les tigres à dents de sabre ont été exterminés. Mais heureusement, les pandas, sous la protection du climat subtropical de la région montagneuse du centre de la Chine, ont survécu jusqu'à aujourd'hui. Cependant, en raison de la destruction des forêts et des activités humaines, l'habitat pouvant convenir aux pandas sauvages est de plus en plus restreint – réduit à plusieurs petites régions dans le Sichuan, le Gansu et le Shaanxi.

« La dégradation de l'environnement a affaibli la santé et les capacités de reproduction des pandas. Environ 78 % des pandas femelles et 90 % des mâles se sont avérés être infertiles. C'est une véritable crise », a déclaré Zhang. Il y avait moins de 1 000 pandas sauvages vivants en Chine lorsque le gouvernement a commencé à leur offrir une protection par la loi.

Les efforts pour sauver les pandas en voie de disparition ont commencé dès l'établissement de la Réserve naturelle de Wolong – la première base de protection des pandas géants de Chine, créée en 1963. Aujourd'hui, la Chine dispose de 62 réserves sur une superficie totale de 3,2 millions d'hectares, où les pandas géants qui sont malades ou blessés peuvent recevoir des soins quotidiens. Les réserves sont également équipées pour fournir aux pandas un habitat adapté à leur mode de vie, notamment grâce à la restauration de la végétation et la prévention des catastrophes géographiques. À ce jour, un demi-siècle d'efforts ont permis d'accroître le nombre de pandas sauvages qui s'élève aujourd'hui à 1 600 environ.

Difficultés

Toutefois, la législation et les réserves naturelles ne constituent pas une réponse parfaite pour secourir l'espèce en voie de disparition, surtout après l'extrême dégradation de la situation dans le milieu des années 1970 et au début des années 1980, lorsque près de 280 pandas sauvages sont morts de faim en raison de la pénurie de bambou. Au moment crucial, le CGPPRC a pris la décision en 1990 de tourner ses efforts vers un programme d'élevage en captivité.

Mais les choses n'ont pas été aussi simples qu'il n'y paraît. Les pandas en captivité nourris par l'homme n'ont pas montré beaucoup d'intérêt pour l'accouplement et la maternité, et les « mariages arrangés » finissaient souvent par un combat. Le personnel pouvait aider à l'élevage des bébés pandas, mais de nombreuses questions subsistaient, par exemple concernant la température correcte à l'intérieur de la pouponnière et le type de lait approprié pour les nourrir. Face à de nombreux problèmes non résolus, Zhang et ses collègues ont constaté que le taux de survie des pandas en captivité n'était que de 33 %.

« Les pandas sauvages adultes vivent seuls. Sur la base de cette observation, nous avons conclu qu'ils n'avaient pas besoin d'interactions sociales. Mais c'était faux », a dit Zhang. Ce dernier a remarqué que les pandas en captivité étaient coupés émotionnellement les uns des autres lorsqu'ils étaient en cage. Zhang a donc pensé utile de les mettre ensemble pour promouvoir « l'amour libre ». En outre, il a suggéré de prolonger le temps de soin de huit à 24 heures pour que les gardiens puissent passer plus de temps avec des pandas. La « stratégie de l'amitié » a fonctionné : les pandas sont plus dynamiques et en meilleure santé.

L'année 2013 a marqué un progrès record : 42 des 49 pandas nés pendant l'année ont survécu.