Wang passe du temps avec les enfants locaux
En 1999, à l'âge de 35 ans, Ma Yun, dit Jack Ma, quitta son poste de professeur d'anglais et créa le fameux site Internet Alibaba.com. Le 19 septembre 2014, en tant que PDG du géant chinois du commerce électronique Alibaba Group, Jack Ma a vu son entreprise introduite en Bourse à New York.
En 2012, Wang Yajie, alors âgé de 21 ans, étudiant en troisième année de la prestigieuse Université de Pékin, a pris une décision extraordinaire : il allait opter pour une année sabbatique afin d'effectuer un stage en Tanzanie.
Tout comme Jack Ma, qui a renoncé à une carrière stable pour se lancer dans une aventure pleine de défis inattendus, le choix de Wang fait l'objet de critique : on ne comprend pas pourquoi il a voulu passer une année précieuse dans un tel endroit.
En Chine, les amateurs de la nouvelle d'Hemingway Les Neiges du Kilimandjaro ne manquent pas ; de nombreux spectateurs vouent un amour pour les paysages pittoresques de l'Afrique de l'Est grâce au film américain Out of Africa. Wang Yajie en fait partie. Ce qui le distingue des autres, c'est qu'il ne se contente pas d'une vie banale : il veut découvrir le continent noir de ses propres yeux.
Stage en Tanzanie
En octobre 2012, à travers un programme organisé par une association appelée AIESEC (Association internationale des étudiants en sciences économiques et commerciales), Wang est arrivé à Dar es Salaam pour démarrer son stage dans la filiale tanzanienne du groupe financier britannique Standard Chartered Bank.
Il devait s'occuper, auprès d'une trentaine de grandes entreprises chinoises installées en Tanzanie, d'affaires aussi variées et techniques que l'ouverture de comptes bancaires, la finance offshore, le recrutement de nouveaux clients, etc.
Spécialisé en urbanisme, il a passé les premiers jours de son stage comme en marchant sur des œufs. « Pour le premier mois, je me tracassais tous les jours, car j'étais obligé de prendre contact avec mes clients, sans toutefois savoir comment leur répondre. »
Afin d'être à la hauteur de son poste dans les plus brefs délais, il a consulté tous ses collègues. Grâce à ses efforts soutenus, dès le deuxième mois, il était beaucoup plus à l'aise pour traiter les affaires.
Avec le temps, Wang Yajie s'est aperçu de son avantage par rapport à ses collègues. En tant que seul employé chinois de la banque, il a pu facilement gagner de la confiance auprès de ses clients chinois à l'aide d'une culture commune et d'une langue partagée.
« Les entreprises chinoises implantées en Afrique sont relativement fermées, il faut donc un intermédiaire pour les rattacher à la culture locale », explique-t-il à CHINAFRIQUE.
Wang a joué à juste titre un rôle de pont. Il a pris l'initiative d'expliquer à ses clients chinois l'importance de soumettre des documents pour prouver l'authenticité de leur identité et éviter la fermeture de leurs comptes bancaires. Il a ainsi résolu le problème de conformité qui avait gêné la banque pendant longtemps à cause d'une mauvaise communication.
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