Wang se tient fièrement au sommet du mont Kilimandjaro
« Dans un pays aussi peuplé que la Chine, je m'estime toujours insignifiant et je me sens limité dans un cercle restreint », confie-t-il. « En Afrique, par contre, on me traite comme un personnage important et irremplaçable, ce qui est crucial pour mon futur développement. »
Le choc culturel était aussi un grand défi à relever pour lui. Peu après son entrée en fonction, un jour, il a eu besoin de la collaboration d'un collègue tanzanien pour traiter d'une transaction urgente. Celui-ci prenait son déjeuner et a donc catégoriquement rejeté sa demande.
Au début, il ne pouvait pas comprendre son refus : « Dans un pareil cas en Chine, on serait d'accord pour la traiter sans aucun délais. » Mais quand il a remarqué que les Africains menaient une vie joyeuse et n'étaient pas habitués à un rythme de travail accéléré, il a réalisé que le refus de son collègue était normal selon cette culture, et a commencé à la respecter et à s'adapter aux us et coutumes locaux.
Au sommet du Kilimandjaro
Le 25 juin 2013, Wang Yajie a réussi à monter au sommet du Kilimandjaro, réalisant son rêve africain et mettant fin à son stage en Tanzanie.
Au cours de sept jours d'ascension, il a vomi pendant trois à quatre jours à cause du mal aigu des montagnes, ne mangeant rien d'autre que du chocolat. Il a gravi le dernier col en haute montagne en deux heures et demie, et a souffert à plusieurs reprises d'une fatigue extrême et d'anoxie. Sans la compagnie de son guide, il aurait risqué sa vie.
« L'ascension du Kilimandjaro est passée par de nombreuses montées et descentes. Cela me fait penser à notre vie, dans laquelle il y a des hauts et des bas », s'exclame Wang. « La montée du sommet était à la fois éblouissante et éphémère, tout comme le pic de la vie, merveilleux mais momentané. »
L'esprit d'entreprise
De retour d'Afrique, Wang Yajie a repris ses études universitaires en quatrième année. En voyant ses anciens camarades de la même classe commencer à travailler, il a l'air serein.
« Le séjour dans un pays politiquement et naturellement différent me fait réfléchir davantage au monde et à mon pays qu'autrefois. Grâce à cette année, j'ai pu m'arrêter pour méditer sur ce qui me tient le plus à cœur. »
N'ayant jamais songé à la création d'entreprise auparavant, il a toutefois vu germer cette idée au plus profond de son cœur. Faute de ressources et de bonne idée, Wang dit qu'il ne va pas se lancer immédiatement dans cette aventure, mais il finira par créer sa propre société.
Selon lui, l'introduction d'Alibaba Group en Bourse aux États-Unis est un événement marquant dans l'histoire de la Chine. Il veut devenir un entrepreneur comme Jack Ma, qui vise toujours plus haut, et qui peut persévérer sur le chemin qu'il s'est fixé malgré le bruit qui court.
Aujourd'hui, en tant que nouveau président de la filiale de l'AIESEC à l'Université de Pékin, Wang veut inviter plus d'étudiants à se joindre à leur programme. « Vous réaliserez qu'en Afrique, il y a toujours de belles occasions qui nous aident à mettre en valeur notre vie. » |