Dans le 46, Fangjia Hutong
No. 46 Fangjia Hutong
Certaines personnes aiment Beijing pour son allure moderne, d'autres sont attirés par son charme historique. Pour ces derniers, les hutongs, ces ruelles où l'on peut encore voir des cours chinoises traditionnelles, sont particulièrement représentatifs d'un style de vie à l'ancienne.
Malgré de nombreuses destructions en vue du renouvellement et de l'embellissement urbain, des milliers de hutongs existent toujours dans le centre de la ville. Mais l'ancienne architecture, souvent dénuée de salle de bains et de toilettes, rebute les citadins qui recherchent le confort moderne.
Cependant, la beauté unique des hutongs est de plus en plus appréciée par les artistes et les designers, qui choisissent d'y établir des zones artistiques.
Avant de devenir célèbre dans les cercles artistiques, le n°46 de Fangjia Hutong, dans l'arrondissement de Dongcheng, était abandonné depuis des décennies. En 2008, le projet de zone artistique lui a donné un nouveau souffle avec la construction de studios, de galeries et de cafés.
Située dans une ruelle qui date probablement de la dynastie des Yuan (1271-1368), la cour a connu une histoire riche mais tourmentée. Elle a été tour à tour une usine métallurgique britannique, une usine militaire japonaise pendant la guerre, puis une usine de machines-outils sous la Chine nouvelle, avant d'être laissée à l'abandon.
Pleine de souvenirs, la cour est située dans un quartier traditionnel : celui du célèbre Yonghe, le Temple du Lama, et de l'Académie Impériale. C'est l'une des raisons pour lesquelles les artistes ont choisi de s'y installer.
« Cela donne l'impression d'être réellement à Beijing », explique Chen Yingze, une architecte qui, lasse des bureaux luxueux, s'est installée dans l'usine il y a trois ans. « Le problème avec ces bureaux modernes, explique-t-elle, c'est qu'ils sont trop confortables. Tout y est parfaitement organisé. On trouve ça agréable les premières années, mais cette facilité apparente devient vite une contrainte. » Elle affirme que son nouveau bureau, qui ressemble à un vieux loft avec son haut plafond, lui offre plus d'espace pour l'inspiration et pour son travail quotidien.
La cour abrite également un auditorium, plusieurs bureaux et une chaufferie, ainsi que plus de 50 studios et ateliers. Elle offre un mode de vie chic avec ses salons culturels, ses galeries, ses cafés et ses bars.
La vieille chaufferie, au centre, accueille maintenant Trainspotting, un restaurant à thème cinématographique - ou théâtre-restaurant. L'un des plus anciens salons culturels de Beijing, Trainspotting diffuse des films et organise un spectacle en plein air tous les samedis soirs, ce qui en fait une plate-forme importante pour les jeunes réalisateurs indépendants qui peuvent y présenter leurs films et communiquer avec les spectateurs.
Beaucoup de ses clients viennent « de l'intérieur », comme Xiao Xue, qui tient une maison de thé dans la cour. Elle travaille dans le n°46, mais y passe aussi son temps libre, car tout y est à portée demain : café ou thé, films, boutiques, et même un hôtel huppé pour recevoir ses amis.
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