
Le photographe montre la vie quotidienne des Africains à Guangzhou

Le rêve chinois
Li a commencé ses séries de photographies en s'intéressant à la vie des Chinois ordinaires. Il avait prévu de photographier 100 familles chinoises pour montrer le changement et les transformations sociales en Chine. Ce n'est que par hasard qu'il en est venu à s'intéresser à la communauté africaine de Guangzhou.
Un jour, alors qu'il photographiait un cordonnier, il a rencontré Sage, un Angolais résidant en Chine depuis deux ou trois ans pour y faire du commerce. Sage a expliqué à Li qu'il envoyait régulièrement de l'argent en Angola pour soutenir sa femme et ses trois enfants.
Li a photographié Sage, puis d'autres Africains vivant à Guangzhou. Mais ce n'était pas toujours facile : beaucoup d'entre eux refusaient car ils craignaient que la police les retrouve alors que leur visa était expiré. Certains craignaient également que leurs photos soient utilisées à d'autres fins.
Pour dissiper leurs doutes, Li s'est installé dans une petite pièce dans la rue Baohanzhi, où vivent plus de 200 Africains. Il était le seul Chinois dans ce quartier. Vivre aux côtés de la communauté africaine lui a permis de mieux comprendre leur vie.
En face de l'appartement de Li vivait un Soudanais appelé Monem. Ils sont devenus amis et Monem a aidé Li à entrer en relation avec la communauté africaine.
Monem lui a expliqué que son frère aîné vivait en Chine depuis huit ans et possédait une société d'exportation. Lui-même était venu en Chine pour aider son frère. Li et Monem ont passé plusieurs jours à la Foire commerciale de Guangzhou, mangeant dans un restaurant soudanais près de la rue Baohanzhi et prenant de nombreuses photographies.
Cependant, le séjour de Monem a pris fin deux mois plus tard, lorsque son visa a expiré. Son frère n'avait pas réussi à lui obtenir un visa de travail grâce à son entreprise et Monem a dû rentrer au Soudan.
Pendant son séjour dans la communauté africaine, Li a rencontré et photographié beaucoup d'Africains venus à Guangzhou pour y faire des affaires. Si certains ont pu réaliser leurs rêves, beaucoup, comme Monem, a échoué. La poursuite de leurs rêves chinois n'était pas aussi facile qu'ils l'avaient pensé.
Présenter la vraie Chine
Ayant rencontré des journalistes danois qui ont également photographié les Africains vivant en Chine, Li affirme que « du point de vue des Occidentaux, l'attitude d'un pays ou d'une société à l'égard des Africains reflète souvent sa culture et son stade de développement. Les Chinois sont chaleureux et amicaux envers les Africains, en vertu de la tradition chinoise de l'hospitalité. »
Alors que l'exposition de photos de Li se poursuit, il prévoit de se tourner vers des thèmes présentant la modernisation et l'internationalisation de la Chine. À son avis, les grands médias occidentaux projettent toujours une vision déformée de la Chine et les photographies peuvent contribuer à en donner une image plus réaliste.
Par exemple, Li raconte que sur la collection de New York Times qu'il a achetée, les photographies de la Chine étaient peu nombreuses et étaient souvent des images sombres, représentant un ciel gris et des policiers armés.
« À l'étranger, on a une image de la Chine déformée par le prisme médiatique. J'espère que mes photos pourront contribuer à faire connaître la vraie Chine au public », conclut-il.
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