Une troupe de 30 membres, un spectacle d'une heure et demie, cinq représentations extraordinaires et des applaudissements enthousiastes de la part des 600 spectateurs. C'est le résumé de la tournée du Tianjin Peking Opera au Cap le 15 juin, dans le cadre de l'Année de la Chine en Afrique du Sud, un programme d'un an qui promeut les relations entre les deux pays.
Véritable trésor national, vieux de 200 ans, l'Opéra de Pékin est une synthèse d'action stylisée, de chants, de dialogues et de mimes, ainsi que de combat acrobatique et de danse. À travers ces actions, les personnages expriment des émotions diverses comme la colère, la peine, la joie ou encore la surprise. L'opéra a quatre rôles principaux : sheng (masculin), dan (féminin), jing (visage peint, masculin) et chou (clown, masculin ou féminin). Les caractères, loyaux ou traîtres, beaux ou laids, bons ou mauvais, sont soulignés par du maquillage et de magnifiques costumes.
Le spectacle le plus apprécié a été Le roi des singes, dans lequel Wang Ping, le directeur du Tianjin Peking Opera, âgé de 61 ans, jouait le rôle principal du roi singe. Dans une interview avec CHINAFRIQUE, Wang a mentionné les trois opéras joués devant une audience sud-africaine, donnant quelques pistes aux débutants pour mieux comprendre cet art traditionnel chinois.
Exemples d'arts traditionnels
Outre l'Opéra de Pékin, Tianjin, une ville animée au nord de la Chine, accueille aussi de nombreux artisanats et un très riche héritage culturel. Pendant l'Année de la Chine en Afrique du Sud en 2015, les Sud-Africains ont eu la possibilité d'apprécier de très belles œuvres dans l'exposition de l'héritage culturel de Tianjin à Durban les 17 et 19 juin.
À la croisée des chemins
À la croisée des chemins, un opéra muet classique avec des scènes de combat, est facile à suivre pour une audience étrangère. Le principal protagoniste, Jiao Zan, est exilé sur une île après avoir tué le beau-fils d'un fonctionnaire corrompu. Un guerrier le suit pour le protéger. Lorsque Jiao arrive à un hôtel à la croisée des chemins, le propriétaire prend le guerrier pour un assassin envoyé pour tuer Jiao. Le malentendu provoque une bataille entre le propriétaire de l'hôtel et le guerrier, essayant tous deux de protéger Jiao. Cela se passe durant la nuit noire et silencieuse, et il n'y a pas de dialogue pendant toute la pièce, seulement des mimes et de l'action. La pièce offre un aperçu du style de l'Opéra de Pékin, rendu léger par l'aspect comique.
Qiujiang River
C'est l'histoire d'un jeune couple qui brise, par amour, les interdits imposés par leur religion. Il est étudiant et elle est bonzesse, mais ils tombent amoureux. Lorsque le maître de la jeune bonzesse l'apprend, elle lui ordonne de le quitter. Mais la bonzesse suit son amant jusqu'à la rivière Qiujiang et persuade un vieux batelier de la transporter jusqu'à lui. Le batelier est enthousiaste et drôle, et plaisante avec elle pendant tout le voyage.
Cette pièce est en chinois, mais malgré la barrière linguistique, son caractère unique et artistique la fait généralement apprécier des spectateurs étrangers. Les pensées des personnages sont révélées à travers des mouvements de danse, et le jeu très vivant est tout à fait caractéristique de l'Opéra de Pékin.
Le roi des singes
L'histoire du roi des singes est très connue. Il s'agit d'une pièce de combat classique de l'Opéra de Pékin. L'histoire raconte que la reine du paradis a tenu un banquet sans inviter le roi singe. Vexé, le roi des singes ravage le paradis avant de retourner dans ses montagnes. L'empereur de Jade ordonne alors à ses soldats d'attraper le roi des singes, provoquant un combat entre les rebelles et les soldats. Le roi des singes, probablement le plus connu des personnages fictifs chinois, combine intelligence et humour.
Peinture sur feuilles d'arbre
La peinture sur feuilles a une longue histoire. Les feuilles d'arbres peuvent être conservées longtemps après avoir été séchées. Les différentes formes des feuilles constituent une magnifique toile pour les peintures. Comme les feuilles sont généralement petites et fragiles, les peintres doivent miniaturiser, ce qui les conduit à utiliser des techniques de peinture uniques. Les sujets sont très variés, des beautés antiques aux fleurs, aux paysages ou à la calligraphie. La couleur lumineuse de ces peintures délicates contraste avec la veinure des feuilles, créant un art traditionnel très particulier.
Sculpture sur pâte
Il s'agit d'un artisanat consistant à fabriquer des figurines d'humains ou d'animaux dans une pâte faite de farine, de farine de riz glutineux et d'autres ingrédients. Les sculptures sur pâte ont une longue histoire et ont évolué d'une culture alimentaire en un art, devenant l'un des aspects de l'art traditionnel chinois. Les sculptures sont faites en imprimant, pinçant, encadrant ou roulant la pâte. Les artisans pétrissent la pâte jusqu'à ce qu'elle soit malléable, puis la sculptent avec un petit couteau en bambou. La pâte prend la forme d'un homme avec un corps, des mains et un visage. La figurine est ensuite habillée, pour lui donner vie et éclat.
Artisanat de gourdes
Sous la dynastie des Qing (1644-1911), les gourdes ont commencé à être utilisées comme louches pour servir l'eau. Un empereur Qing a demandé à des artisans de fabriquer des moules de louches en bois sculpté pour le palais impérial. Les jeunes gourdes étaient placées dans les moules et grandissaient à l'intérieur, prenant ainsi la forme des moules : dessins de montagnes et de rivières, ou encore illustrations d'histoires classiques. Les « gourdes au ver chantant » étaient utilisées pour conserver les criquets et autres insectes. Les gourdes étaient aussi sculptées pour faire des pots à crayons, des encensoirs, des vases, des bols et des assiettes.
Art du singe poilu
Le singe poilu, aussi appelé le singe doré cicada, ou macaque d'un demi-pouce, est un art folklorique unique qui est né il y a plus de 100 ans à Beijing. Il s'agit d'un minuscule humanoïde créé en attachant la tête et les jambes de la mue d'une cigale à des bourgeons de magnolia. Les bourgeons sont couverts d'un duvet qui ressemble à des poils. Les petites figurines composent des tableaux miniatures qui montrent la vie ordinaire de la population : vente de nourriture et jeux traditionnels, etc. Ces petits tableaux sont entourés par une boîte en verre et vendus comme des objets d'art traditionnel chinois.
Tabac de Yidecheng
Egalement appelé « médecine odorante », le tabac de Yidecheng est fait de poudre de tabac mixée avec des herbes et des produits comme le musc. La mixture est conservée dans une boule de cire fermée pendant des années ou des décennies pour mûrir. Le tabac de Yidecheng date de 260 ans et est réalisé depuis six générations. Le meilleur tabac de Yidecheng, appelé le tabac volant, a été utilisé par les empereurs.
Gravures sur bois du Nouvel An de Yangliuqing
Nées il y a plus de 400 ans, les gravures sur bois du Nouvel An de Yangliuqing constituent une « encyclopédie de la vie folklorique ». Cet art a été inscrit dans la première liste nationale du patrimoine culturel immatériel approuvé par le Conseil des affaires d'État. Les gravures sur bois combinent des croquis, des gravures, des peintures et des imprimés. Les techniques anciennes de sculpture sur bois sont mises en valeur par des dessins et des combinaisons de couleurs.
Couvre-chefs de l'opéra chinois de Xu
Partie indispensable de l'opéra chinois traditionnel, le couvre-chef se décline en quatre sortes : la couronne, le casque, le fichu et le chapeau. Les couvre-chefs de l'opéra de Xu datent de la dynastie des Qing. La prospérité de cet artisanat à Tianjin a provoqué la production et la vente de nombreuses variétés. Plus de 100 objets ont été découverts à ce jour.
Découpage de papier de Yangliuqing
Originaire de Yangliuqing, une petite bourgade de Tianjin, 1 000 ans auparavant, les découpages de papier de Yangliuqing sont un autre exemple de la richesse artistique de Tianjin. Cet artisanat s'est développé à la fin des Qing. Ses sujets sont très variés : fleurs, oiseaux, dessins porte-bonheur ou encore personnages de l'opéra chinois. |