
Selon l'étude faite par l'Association de la cuisine chinoise sur les documents concernant la promotion du kimchi, les informations relatives au plat lui-même ne représentent que 20 % de l'ensemble. Le reste du document explique l'importance de cette préparation pour la cuisine coréenne en général, les échanges entre voisins au cours de la préparation du kimchi, et les coutumes liées à la consommation du plat.
Le repas gastronomique des Français est aussi présenté par l'UNESCO comme « une pratique sociale coutumière destinée à célébrer les moments les plus importants de la vie des individus et des groupes, tels que naissances, mariages, anniversaires, succès et retrouvailles ». Comme l'explique Cheng Xiaomin, vice-secrétaire générale de l'Association de la cuisine chinoise, « Le patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO met plutôt l'accent sur l'identité culturelle, la vie locale et les rapports entre les êtres humains. »
La gastronomie chinoise ne manque pas d'identité culturelle, que ce soit, par exemple, les raviolis mangés au réveillon du Nouvel An chinois, ou les gâteaux de lune consommés lors de la Fête de la mi-automne.
Selon M. Bian, le projet de candidature chinois va mettre l'accent sur les coutumes sociales et les sentiments liés aux aliments, afin de bien expliquer les liens entre la culture et la gastronomie.
Un pas de géant vers le monde
À l'ère de la mondialisation, la gastronomie fait partie intégrante du soft power d'un pays. « Faire entrer la cuisine chinoise à l'UNESCO est une excellente opportunité pour promouvoir la gastronomie et la culture chinoises à l'étranger. Que ce soit un succès ou un échec, cette démarche permettra à la cuisine chinoise d'aller au-delà des frontières nationales pour toucher le marché mondial », explique M. Bian.
Pour mieux promouvoir la gastronomie chinoise à l'échelle mondiale, l'Association de la cuisine chinoise a profité de cette occasion pour demander à des experts linguistiques chinois et étrangers de traduire 800 plats classiques chinois (y compris la nourriture de base) en anglais, ce qui a contribué à lever les obstacles linguistiques de cette promotion culturelle.
« La candidature chinoise permet à la cuisine chinoise de faire un pas de géant vers le marché mondial », affirme Dong Keping, consultant principal du documentaire télévisé intitulé La Chine au bout de la langue (A Bite of China). Il est persuadé que le caractère bon marché de la cuisine chinoise à l'étranger ne correspond plus à la position culturelle internationale de la Chine. Selon lui, le succès de la candidature chinoise donnera une nouvelle impulsion à la restauration chinoise à l'étranger.
D'après M. Bian, faire entrer la cuisine chinoise à l'UNESCO permettra non seulement de promouvoir la culture chinoise à l'étranger, mais aussi de contribuer à la protection de la tradition gastronomique et du patrimoine immatériel chinois, ce qui constitue le principal objectif de la candidature chinoise.
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