

Le 29 mai 2009 à Gaborone, la capitale du Botswana, le premier hebdomadaire en langue chinoise, The Oriental Post, a vu le jour. Le fondateur de ce journal, Miles Nan, n'est pas un professionnel des médias.
Âgé de 45 ans, M. Nan s'est installé au Botswana en 1998 pour créer sa propre entreprise. Aujourd'hui, il est PDG de Mileage (Pty) Ltd, une société engagée dans plusieurs domaines, y compris des projets de construction, d'industrie minière et d'investissements. Pourtant, bien qu'il n'ait pas reçu de formation professionnelle en communication, il s'estime doué pour la presse, parce qu'il voue, affirme-t-il, une passion et un rêve pour les médias et qu'il a un sens des responsabilités sociales.
Des débuts difficiles
À peine arrivé à Gaborone en 1998, M. Nan a essayé de publier un journal en chinois pour l'Association des Chinois d'outre-mer au Botswana.
Faute d'expérience et de matériel, il était obligé d'écrire et traduire lui-même des nouvelles et des articles de loi locaux en chinois avant de les éditer, imprimer, photocopier et relier. C'est ainsi qu'il diffusait à titre gratuit 500 exemplaires par jour aux Chinois locaux dans les endroits fréquentés par ces derniers, comme les magasins et le consulat.
Malgré ses talents d'entrepreneur, M. Nan n'a jamais pensé gagner de l'argent en publiant des journaux : jusqu'à présent, The Oriental Post se diffuse encore gratuitement au sein de la communauté chinoise en Afrique. Pour quelle raison s'est-il alors décidé à poursuivre ce chemin ?
Selon les statistiques, une dizaine de milliers de Chinois vivent au Botswana. Attirés dans un premier temps par le boom immobilier des années 1990, cette communauté a su diversifier ses activités en passant de la construction aux négoces de proximité. Or à l'époque, peu d'entre eux savaient lire l'anglais. Peu familiers des us et coutumes et des règlements et lois locaux, ils avaient du mal à s'intégrer dans la société botswanaise.
« En fait, les Chinois voulaient obéir aux règlements et loi locaux, mais malheureusement, ils ne les connaissaient pas très bien », indique M. Nan. « Il est donc injuste que le gouvernement botswanais les pointe du doigt dès qu'il rencontre des problèmes dans la gestion de cette communauté. »
Souhaitant par ailleurs que les Chinois puissent se tenir au courant des nouvelles de leur patrie, M. Nan a décidé qu'il était grand temps que la communauté chinoise ait son propre journal. « J'espère que ce journal pourra devenir à la fois un pont reliant les Chinois d'outre-mer à leur pays natal et au reste du monde, et une fenêtre ouverte sur la société locale », explique M. Nan à CHINAFRIQUE.
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