

La puissance d'un rêve
Cette « brochure » en noir et blanc a eu un grand retentissement dans l'ensemble de la communauté chinoise, devenant une véritable plate-forme pour connaître la société locale. En 2009, après dix ans d'efforts, M. Nan s'est enfin décidé à fonder une agence professionnelle pour publier officiellement The Oriental Post. Pourtant, cela signifie que M. Nan doit faire face à davantage de défis.
Premièrement, il rencontre un problème de recrutement. Selon lui, d'une part, le nombre limité d'étudiants chinois en Afrique laisse peu de marge aux médias chinois locaux en matière de recrutement. D'autre part, le durcissement de la politique de visas par certains pays africains empêche le recrutement des travailleurs en Chine.
Le financement est un autre casse-tête. Avec le coût élevé des ressources humaines et la faiblesse des recettes provenant de la publicité, le journal est toujours en déficit et M. Nan doit injecter continuellement des fonds issus de son propre business pour maintenir le fonctionnement normal du journal.
« Si j'ai pu résister aux épreuves de toute sorte et poursuivre mon chemin, c'est que je rêve depuis longtemps de publier un jour mon journal dans tous les coins du continent noir », s'exclame M. Nan.
Peines et joies
Ses efforts ont porté leurs fruits. Six ans après son inauguration, The Oriental Post s'est hissé au rang des principaux médias du Botswana. Il dispose aujourd'hui d'équipes éditoriales non seulement au Botswana mais aussi en Zambie et en Tanzanie, et l'hebdomadaire est publié dans d'autres pays de l'Afrique de l'Est et du Sud, atteignant au moins 200 000 lecteurs chinois.
Son développement fulgurant a en outre attiré l'attention du gouvernement local. Lors de grands événements, les journalistes de The Oriental Post sont invités à diffuser des informations importantes pour la communauté chinoise. Cela a grandement contribué à faciliter les relations avec les autorités locales. À l'occasion du 5e anniversaire de la fondation du journal, Jeff Ramsay, porte-parole du gouvernement botswanais, a affirmé l'importance de The Oriental Post en indiquant que celui-ci avait servi de médiateur à la coopération sino-botswanaise.
En parallèle, en tant que président de la Fondation de bienfaisance des Chinois d'outre-mer au Botswana, M. Nan a incité ceux-ci à s'engager dans la cause de la charité locale à travers la plate-forme du journal, de sorte qu'ils puissent mieux servir la société locale et se faire comprendre par la population africaine. À titre d'exemple, il invite souvent les amateurs chinois de golf à participer à des concours de golf qu'il organise au nom de son journal, avant de faire don de tous les bénéfices aux pauvres locaux. Il encourage également les échanges entre les enfants chinois et africains pour qu'ils comprennent mieux leurs cultures réciproques.
En voyant son journal se diffuser dans beaucoup de pays africains, il se sent satisfait. « Le journal est comme mon bébé. À n'importe quel prix, je ferai tout pour qu'il s'épanouisse dans la confiance », conclut-il.
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