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ACCUEIL: Huanying guanglin |
Se présenter et prendre place
Tout étranger qui séjourne en Chine est invité un jour ou l'autre à diner. Les Chinois invitent peu à la maison mais beaucoup au restaurant : c'est que l'espace s'y prête davantage, que le choix de mets est plus varié, et le service assumé par le personnel, tandis que l'hôte demeure tout à fait disponible pour s'occuper de ses invités. Vous verrez que plusieurs convives inconnus de vous ont été invités.
À l'entrée du restaurant où une salle privée a sans doute été réservée, des jeunes filles (parfois garçons) sont rangées de chaque côté de la porte pour souhaiter la bienvenue. Elles prononcent en chœur « Huanying guanglin », mot à mot : Votre présence est chaleureusement appréciée.
Puis on vous conduira dans un petit salon attenant à la salle à manger, où l'on vous présentera aux autres invités au fur et à mesure de leur arrivée. Prenez garde de vous laisser emporter par votre habitude de donner l'accolade ; en Chine, on ne « touche » pas les gens. Même la poignée de main –importée de l'Occident – est souvent maladroite : il arrive qu'on garde votre main prisonnière pendant la conversation qui suit, ou qu'on avance une main fluette que vous croiriez de chiffon.
Lors d'une présentation il convient d'échanger ses cartes de visite. Vous aurez pris la précaution de préparer les vôtres, et de les avoir à portée de main. Si vous en manquez, vous vous excuserez.
On reçoit et offre une carte des deux mains : cela signifie que vous considérez les données inscrites comme précieuses. En fait, tous les titres et fonctions d'une personne peuvent être imprimés sur sa carte de visite. Il est d'usage d'y jeter un coup d'œil et de faire quelques remarques montrant votre admiration, et l'honneur que vous ressentez de faire la connaissance de quelqu'un d'une telle qualité.
Surtout, ne commettez pas la gaffe d'« oublier » sur la table une carte de visite reçue : ce serait offenser celui qui vous a honoré de son amitié.
Tous les invités arrivés, l'hôte invitera à passer à table. La table est généralement ronde, car les plats seront disposés au centre sur une Lazy-Susan, un plateau tournant. Même si l'hôte a dit « Suibian zuo » (assoyez-vous où vous voulez), il vaut mieux attendre qu'on vous désigne une place. En tant qu'étranger, vous serez probablement l'invité d'honneur, et l'on vous fera assoir à droite de l'hôte qui, lui, fait face à la porte.
L'assistant de l'hôte est assis le plus près de la porte de façon à pouvoir se déplacer facilement pour réclamer un service, recevoir un invité en retard, ou régler la facture.
Les Chinois ne fixent pas les places en alternant homme-femme. Il se peut que les fumeurs se regroupent d'un même côté de la table, surtout si vous avez dit (seulement si on vous le demande) que vous ne fumez pas.
Les chiffres impairs étant considérés comme symbole de brisure, de désunion, il m'est arrivé de voir renvoyer le moins important des convives ou inviter quelqu'un en dernière minute de façon à atteindre un nombre pair à table.
Prendre place à table est tout un cérémonial ! Concernant les sièges dans un autobus, la préséance va aux ainés (60 ans) des deux sexes, aux personnes malades ou infirmes, aux femmes enceintes et aux enfants. Céder sa place à ces derniers choque souvent les Occidentaux que nous sommes ; par contre, les jeunes de nos pays ignorent, pour leur part, que la génération qui les précède faisait assoir les dames en priorité.
(L'orthographe rectifiée (1990) est utilisée dans ce texte.) |