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protection : Soins attentifs accordés aux clients |
Une chose que les Chinois supportent difficilement, c'est d'entendre médire des autres, surtout de personnes qu'ils connaissent. Si vous exposez le manque de tact ou les méfaits de quelqu'un, votre interlocuteur s'imaginera que vous rapportez ses propres manquements à d'autres.
En général les Chinois parlent peu d'eux-mêmes, de leur enfance et de leurs relations familiales, de leurs activités et leurs pensées, de leur travail et leurs passe-temps, de leurs souhaits et de leurs talents cachés, considérant d'une part que le récit de l'intervention chirurgicale de leur femme ou la leçon de piano de leur fille n'améliorera la vie de personne, et que celui des succès scolaires de leur fils pourrait être considéré comme vantardise et engendrer la jalousie.
Dans leur comportement, plusieurs non-Chinois jugent qu'ils ont agi conformément aux règles lorsque leur vis-à-vis chinois sourit. Quand, dans le but de l'aider, je conseille à un Occidental d'agir comme ceci ou comme cela la prochaine fois, il me répond souvent : « Mais les Chinois étaient très contents ! » Rien n'est plus trompeur, pourtant, que le sourire d'un Chinois.
Un Chinois sourit quand vous avez très mal agi parce qu'il est mal à l'aise et parce que la politesse chinoise requiert qu'on ne montre pas ses sentiments négatifs. Il sourit même quand il est profondément offensé. Bien sûr, le contentement, la satisfaction, le bonheur s'expriment aussi par le sourire. Il vous faudra un certain temps avant de savoir distinguer les sourires.
Si, à un certain moment, vous doutez de vos agissements, ne demandez pas à la personne possiblement offensée de juger votre attitude ; vous répondre franchement équivaudrait à vous faire des reproches. Adressez-vous plutôt à un tiers qui n'est pas au courant de la situation, et parlez anonymement de la situation en disant « si quelqu'un… ».
En toutes circonstances, rappelez-vous que, dans la culture chinoise, ce qui n'est pas dit est beaucoup plus important que ce qui est exprimé.
Si vous avez grandi en Europe ou en Amérique du Nord, vos parents et vos enseignants ont dû souvent vous dire : « Regarde-moi quand je te parle. » On dit aussi que les yeux sont le miroir de l'âme et que celui qui ne regarde pas son interlocuteur dans les yeux manque de sincérité ou de franchise. Pour les Chinois, le contact oculaire est non seulement superflu, mais impoli. Regarder directement une personne qui nous parle, c'est comme lui lancer un défi. Les sentiments et émotions sont des sujets que l'on garde pour soi. Cela n'a rien à voir avec l'honnêteté ou l'attention.
Nous n'avons pas oublié que nous sommes toujours à table lors d'un banquet. Si vous devez sortir pendant le repas, les dames en particulier seront peut-être embarrassées par le couvre-vêtements (et sac à main) que le personnel de service aura placé discrètement sur le dossier de votre chaise pour les protéger des éclaboussures pendant le service, ainsi que des mains indues surtout si l'on se trouve dans une salle publique. Il serait préférable de vous munir discrètement de quelques serviettes de table avant de vous lever afin de ne pas avoir à fouiller dans votre sac.
Mais votre mouvement ne passera pas inaperçu : dès que vous vous lèverez, un serveur s'approchera pour reculer votre chaise, et les convives se lèveront aussi. Va sans dire que la prochaine fois, vous ne sortirez pas sans absolue nécessité. |