Les nouvelles recettes
fiscales
Les statistiques officielles
montrent que les frais de transfert de terrain à Beijing ont
atteint 105,5 milliards de yuans (16,7 milliards de dollars) en
2011, soit une baisse de 35,7 % par rapport en 2010, qui
représentait un pic historique. Ma Guangyuan, un économiste de
l'université de Pékin, estime que la situation dans des villes
prouve que les gouvernements locaux doivent réajuster leurs
structures industrielles en soutenant l'économie réelle afin de
garantir la durabilité des recettes fiscales. Voici le
résumé de son point de vue :
D'après un rapport sur les
transactions foncières dans 130 grandes villes chinoises publié en
2011 par la China Index Academy, la principale organisation de
recherche sur la propriété, les transferts de revenus collectés
dans 130 villes chinoises en 2011 ont totalisé 1 860 milliards
de yuans (294,4 millions de dollars), en baisse de 13 % par rapport
à l'année précédente. Bien que les gouvernements n'ont pas publié
les données officielles sur les revenus liés à la terre en 2011, il
est certain que le montant total est inférieur à celui de 2010, qui
était de 2 900 milliards de yuans (458,2 milliards de
dollars). En dehors de la surchauffe sur le marché immobilier
pendant les deux dernières années, la suppression de la bulle
immobilière par les gouvernements centraux et locaux en 2011 a mis
à rude épreuve l'encaisse liquidité des promoteurs immobiliers et
assombris de leurs rêves d'achat de terres, puisque leurs bénéfices
diminuent.
Durant l'âge d'or du marché
immobilier, de nombreux promoteurs se sont rués pour acheter des
terrains, quelque soit le prix, entraînant l'explosion du prix de
la terrain, surtout en 2009 et 2010. En 2011, à cause des mesures
de régulations, le volume de transactions a diminué. D'après les
chiffres fournis par Centaline Property, basé à Hong Kong, 117
enchères sur l'achat de terrain ont échoué en novembre 2011,
représentant une surface de 15,8 millions de mètres carrés, une
hausse de 432 % par rapport à octobre.
En réalité, la finance
immobilière n'est d'aucun profit pour l'économie ou la société
chinoise.
Tout d'abord, vendre des terres
est une forme prédatrice de développement économique. D'un côté,
les gouvernements locaux obtiennent des terrains des fermiers à
faible prix, pillant ainsi la richesse de ces derniers. D'un autre
côté, ils ne ménagent pas leurs efforts pour maintenir les prix du
logement à un niveau élevé, pillant cette fois la fortune des
citoyens. De cette manière la propriété devient un outil de
manipulation financière.
Deuxièmement, le secteur
immobilier est préjudiciable à la structure industrielle. Quand le
capital, privé, public ou étranger est investi rapidement sur le
marché immobilier, le secteur industriel se réduit radicalement et
perd graduellement de sa compétitivité, ce qui détruit entièrement
les fondements de l'économie chinoise.
C'est pourquoi la spéculation
immobilière est un jeu qui ne peut plus durer. Quand il n'y aura
plus de terrains à vendre, des crédits pourris vont engloutir le
système financier dans son ensemble, endommageant la structure
industrielle et accroissant encore le fossé entre les riches et les
pauvres. Cette année sera pour les gouvernements locaux une bonne
occasion, avec l'avènement d'un changement sur le marché de
l'immobilier. Ils pourront graduellement se débarrasser de leur
dépendance excessive aux revenus tirés des transactions sur les
terrains.
Si l'on prend Beijing par
exemple, les mesures de régulation sur le marché du logement
étaient les plus sévères du pays en 2011, ce qui a conduit à une
baisse des transactions immobilières et des revenus gouvernementaux
tirés des ventes de terre. Les statistiques montrent que le volume
des transactions des maisons nouvellement construites en 2011
représentait 90 605 appartements, une baisse de 18,4 %
par rapport à l'année précédente. La vente des immeubles
nouvellement construits était pour la première fois inférieure à 10
millions de mètres carrés pendant les six dernières années. Le
volume des transactions pour les maisons d'occasion en 2011 était
également le plus faible des trois dernières années.
Cependant, malgré le déclin des
revenus immobiliers, les revenus de Beijing ont atteint 300,6
milliards de yuans (47,57 milliards de dollars) en 2011, une
augmentation de 27,7 %. Le programme d'aide aux appareils
ménagers dans les zones rurales, le développement du parc
scientifique de Zhongguancun, la reconstruction industrielle et la
transformation du modèle économique ont assuré la croissance du
revenu de Beijing.
Ce que Beijing a accompli
prouve que la réduction de la dépendance à l'immobilier est
possible. D'autres exemples devraient suivre et même si cela semble
difficile à court terme, c'est un choix nécessaire pour le
futur.
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