Aider l'Afrique à être
autonome
Le Mali connaît des risques de
division et l'Afrique entre dans une nouvelle période de
changements profonds. Un article publié le 9 avril, le
Quotidien du Peuple explique que la prospérité future du
continent repose sur le développement de ses propres forces
économiques et politiques. Le futur de l'Afrique dépend de la
manière dont ces pays peuvent graduellement mettre en place une
intégration économique et politique grâce au commerce et à la
coopération continentale.
Extraits :
Le risque de division du Mali
augmente. Les conflits tribaux en Libye et les troubles religieux
au Nigeria connaissent également une escalade. Compte tenu de la
guerre civile en Côte d'Ivoire, de l'indépendance du Sud Soudan et
de la guerre libyenne l'an passé, l'Afrique semble entrer dans une
nouvelle période faites de changements considérables. En même
temps, l'économie du continent connaît une croissance rapide. Le
Fonds monétaire international anticipe un taux de croissance
économique de l'Afrique en 2012 de 6 pourcent, au même niveau que
les économies les plus dynamiques d'Asie.
Cette période promettant à la
fois développement et agitation apporte espoir autant qu'anxiété à
l'Afrique. Aujourd'hui, le destin du continent africain est
intimement lié à celui du reste du monde. Et alors que le moteur de
l'économie mondiale devient plus multipolaire, les parties
prenantes partagent les fruits du développement. Sans ce partage,
une certaine force pourrait émerger pour freiner le développement
mondial.
Le destin de l'Afrique est dans
les mains des Africains. La clé du développement africain repose
sur un type de mouvement autogénéré. Ce mécanisme n'est pas
uniquement économique, mais aussi politique. Le futur du continent
dépendra de la manière dont les pays africains pourront
graduellement réaliser l'intégration économique et politique à
travers une coopération économique et commerciale
mutuelle.
L'Association des nations de
l'Asie du Sud-Est (ASEAN) peut servir d'exemple à cet égard. Elle a
créé un mécanisme de coopération régional entre les pays en
développement et construit un chemin commun pour le développement.
L'ASEAN a fait du commerce et du développement économique une de
ses priorités, et a permis aux pays de la région de trouver leur
place dans la chaîne industrielle mondiale et de réaliser une
coopération politique et culturelle. « Les pays les moins
avancés, notamment les pays d'Afrique sub-saharienne, peuvent
potentiellement suivre l'exemple des pays industrialisés », a
récemment déclaré Justin Yifu Lin, économiste en chef de la Banque
mondiale. Ce potentiel dont parle Lin est une des principales
forces motrices derrière le futur développement économique
mondial.
Pas de stabilité mondiale sans
stabilité en Afrique. Les Africains représentent 12 pourcent du
total de la population mondiale, mais le continent reçoit seulement
2 pourcent des investissements directs étrangers du monde, la part
la plus faible. Pour parvenir à un développement stable, davantage
d'investissement est nécessaire, ainsi qu'un soutien constructif à
la formation d'un mouvement autogénéré en Afrique. Actuellement, la
communauté internationale, en particulier les pays émergents,
doivent accroître leurs investissements dans les infrastructures
africaines et concentrer leurs efforts sur l'amélioration de la
main d'œuvre africaine.
Quand les forces extérieures
apportent leur aide, elles ne doivent pas le faire pour transformer
l'Afrique en fonction de leur propre « logique politique », comme
l'on fait les pays occidentaux par le passé. Ce que les
colonisateurs ont fait en Afrique s'est révélé impossible, et reste
la cause de bien des conflits ethniques, tribaux et religieux du
continent. La communauté internationale peut aider le continent à
trouver une voie de développement et de coopération mieux adaptée,
et encourager l'Union africaine et les autres organisations
régionales dans leurs efforts pour jouer un plus grand rôle dans la
résolution des problèmes régionaux.
« Si les nouveaux
dirigeants des pays d'Afrique du Nord peuvent mettre leurs
économies en commun, un marché de plus de 75 millions de
consommateurs pourrait être créé, qui attirerait plus
d'investissements étrangers et d'échanges », explique
l'intellectuel marocain Moha Ennaji. Cette affirmation ne
s'applique pas uniquement à l'Afrique du Nord, mais au continent
dans son entier.
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