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Vol.2 juillet 2012
Un voyage culturel en Afrique

Liu Yunshan, ministre du Département de la communication du Comité central du Parti communiste chinois, a récemment visité l'Éthiopie, la Tanzanie et le Zimbabwe. Comme il a voyagé du nord au sud du continent africain, il a pu observer de près la culture africaine. Ce voyage l'a convaincu que l'Afrique n'est pas un « désert culturel », comme certains l'ont prétendu, mais une oasis ancrée dans la culture. Voici son point de vue: 

L'ignorance est porteuse de nuisance. Si je n'avais pas mis les pieds en Ethiopie, je n'aurais jamais imaginé que ce pays a une longue histoire et une civilisation splendide. C'est parce qu'aujourd'hui les médias ont fait de l'Éthiopie le synonyme de faim, de pauvreté, de guerre et de catastrophe. Les images télévisées et des photos de presse dépeignent toujours l'Ethiopie comme un pays de personnes sous-alimentées avec de vastes étendues de terres en friche.

Les musées offrent un accès facile à la culture d'un pays et à son histoire. Avec ses deux étages aux murs de ciment et sa cour clôturée à l'avant, le Musée national d'Ethiopie est incroyablement délabré. Avant qu'on vous dise ce que c'est, vous pourriez le prendre pour un hôtel au bord de la route. Le musée, qui ne paie pas de mine, abrite cependant un grand nombre de reliques qui charment le monde entier. Quelqu'un a dit en plaisantant que les gains de la vente aux enchères d'une seule exposition seraient suffisants pour construire un magnifique musée.

L'élément le plus précieux de la collection du musée sont les restes fossilisés d'un hominidé nommé Lucy par les Occidentaux. Représentant 40 pour cent du squelette d'une femme qui a vécu il y a 3,2 millions d'années, ils sont les plus anciens fossiles humains découverts à ce jour. Lucy montre que, malgré sa terre aride, l'Ethiopie est à l'origine de l'humanité et le berceau des civilisations humaines.

Dans le musée, il y a une salle d'exposition consacrée à Lucy. Sont également exposés des fossiles humains datant de plus de 2 millions, 1 million, 400 000 et 200 000 ans. Les visiteurs s'intéressant à l'histoire sont tenus de s'arrêter dans cette petite salle d'exposition. À mon avis, cette pièce, d'une dizaine de mètres carrés seulement, est un sanctuaire pour toute l'humanité, un mémorial de notre longue histoire et un temple ancestral de la grande famille humaine, qui compte 7 milliards de membres aujourd'hui.

En Ethiopie, nous avons été impressionnés par la fierté des Ethiopiens. Chaque membre de la société moderne, de quelle partie du monde qu'il vienne, quel que soit le groupe ethnique auquel il appartient, devrait rendre hommage au berceau de l'humanité et à ceux qui y ont vécu jusqu'à ce jour.

Le culte des ancêtres est une tradition profondément enracinée en Chine, et je crois que c'est une vertu de notre nation. La continuitéde la civilisation chinoise au cours des derniers milliers d'années est en partie attribuable à l'importance particulière que les Chinois attachent à se souvenir du passé.

En outre, je pense qu'en tant que nation à la riche culture, les Chinois peuvent être plus clairvoyants et avoir une vision plus large lors de l'exploration de leurs racines. Mis à part une cérémonie d'hommage rendue sous l'arbre géant du comté de Hongdong, dans la province du Shanxi, en mémoire des légendaires empereurs Yandi et Huangdi et les grottes de Zhoukoudian dans la banlieue de Beijing, ils devraient aller en Afrique et en Ethiopie, qui sont le foyer de l'ancêtre de nos ancêtres et l'origine de tous les êtres humains. Les gens de la société moderne sont censés reconnaître leur identité culturelle commune. À mesure que nous progressons, les réflexions sur le passé peuvent nous rendre plus sages, plus à l'aise avec nous-mêmes et plus confiants et plus déterminés à aller plus loin.

Une famille doit respecter ses ancêtres, et un pays doit attacher de l'importance à son histoire. De même, l'humanité doit rendre hommage à son lieu de naissance. Tout le monde devrait se souvenir et chérir l'endroit d'où il vient. L'ignorance et le mépris de l'histoire mènent à un futur incertain.

Alors que le patriotisme se passe de raison, la fierté culturelle en a besoin.

Les Ethiopiens s'enorgueillissent de leur civilisation longue de 3 000 ans. En discutant de culture avec eux, j'ai souvent vu leurs yeux briller de fierté, une expression que je n'oublierai pas. Le patriotisme est un instinct pour ceux qui ont une patrie, tout comme il est dans notre nature d'aimer nos parents. Mais il y a des raisons pour la fierté culturelle d'une personne ou d'une nation. La confiance des Ethiopiens en leur culture découle de leur longue histoire ainsi que des remarquables réalisations culturelles de leurs ancêtres et de leurs contributions à la civilisation humaine.

La civilisation d'Aksoum, du nom de la capitale de l'ancien empire d'Ethiopie, a connu son apogée lors du premier siècle avant J.-C. Son économie prospère, son commerce, son architecture et son art ont attiré de nombreux bureaucrates et marchands de la Méditerranée et de la péninsule arabique. Aksoum a quelques ressemblances avec Xi'an, l'ancienne capitale de Chine, mais au contraire de Xi'an, qui demeure une ville dynamique, Aksoum a disparue dans les sables de l'histoire. Les ruines et les plantes sauvages de la cité évoquent peu son passé glorieux. Les obélisques qui s'élèvent au milieu des ruines désolées de l'ancienne Aksoum sont les seuls signes de sa civilisation historique.

Ces obélisques, construit en granit, signalaient les tombes des habitants d'Aksoum. Pouvant mesurer de quelques mètres à plusieurs dizaines de mètres, ils étaient sculptés dans une seule pierre.

En regardant ces obélisques, j'ai naturellement pensé aux pyramides d'Égypte et à la Grande Muraille de Chine, symboles de leurs nations et de leurs civilisations, ainsi que testaments tangibles de l'histoire. L'histoire et la culture sont les deux faces d'une même médaille. Une nation transmet son histoire sous la forme de la culture et préserve l'histoire dans les symboles culturels et son patrimoine. La culture ne prend forme qu'avec le passage du temps et l'accumulation des réalisations historiques. Par conséquent, quand on parle de l'histoire, nous avons tendance à utiliser l'expression « l'histoire et la culture ». Histoire et culture sont comme des amoureux profondément attachés l'un à l'autre.

Les archéologues expliquent que les Italiens ont volé l'obélisque de 24 mètres de haut en 1937. Après les demandes répétées du gouvernement et du peuple éthiopiens, il a été remis à l'Éthiopie en 2005 et replacé à son emplacement d'origine. La juste lutte des Ethiopiens a protégé la dignité des obélisques ainsi que leur nation. Nous avons des raisons de nous sentir heureux pour eux parce qu'avec le retour de l'obélisque ils ont lavé une offense nationale, et remporté une victoire culturelle pour la société moderne.

Ces dernières années, il y a eu de fréquents reportages sur les appels de la Grèce, l'Egypte et la Chine exhortant les pays occidentaux à leur rendre les œuvres d'art qu'ils ont pillées. Cependant, très peu de tentatives ont réussi, contrairement à l'Ethiopie. Une nation doit poursuivre le développement culturel grâce à ses propres efforts, au lieu s'emparer par la force et de piller. Bien qu'il soit possible de devenir riche matériellement du jour au lendemain, ce n'est pas la même chose pour la culture. Il n'existe pas de parvenus culturels. Des voleurs peuvent prendre illégalement possession des richesses des autres, mais pas de leurs idées ou pensées. Un pays peut piller les trésors du monde, mais pas l'histoire et la culture d'un autre pays.

Les différentes coutumes et les formes de politesse des nombreux groupes ethniques de par le monde sont immensément vastes. Certains saluent les invités avec des bouquets de fleurs, d'autres avec du thé ou du vin. Les Tanzaniens accueillent les invités avec des danses folkloriques colorées. J'ai vécu leur chaleureuse hospitalité durant mon voyage dans ce pays. Sur les pelouses de l'aéroport aussi bien que dans les bâtiments du gouvernement, nous avons été profondément touchés par le chant spontané et les spectacles de danse qui nous ont plongés dans la culture tanzanienne. 

À l'image des produits alimentaires biologiques et verts que recherchent tant les consommateurs modernes, les danses africaines sont une forme d'« art biologique », pure et sans « pollution ».

Comme une rivière qui s'écoule depuis sa source, l'art a aussi ses sources, qui sont les gens, la vie et la nature. S'il est confiné à des autels, des palais et à un monde dominé par la poursuite de la gloire et des profits, l'art perd son originalité, sa simplicité et sa vitalité. En d'autres termes, sans le flux spontané des émotions, l'art se réduit à la flatterie, aux démonstrations vides et hypocrites, à l'absurdité et à l'ennui.

Par essence, l'art se résume à l'expression culturelle des idées, des émotions et des sentiments intérieurs de l'homme. Sans émotion et sans esprit, le talent n'a pas de valeur artistique. La qualité de l'art est un sujet très controversé. Sans sincérité, il n'y a pas de qualité à proprement parler. L'art doit être une foi, presque comme une religion. L'essence et la qualité de l'art devraient être inséparables.

Certains intellectuels estiment que l'Afrique est un « désert culturel ». Je pense pour ma part que c'est une oasis ancrée dans la culture ainsi qu'un trésor culturel. Ainsi, nous pouvons trouver des éléments africains dans la plupart des avant-gardes artistiques d'aujourd'hui, de la danse moderne au rap. La plupart des chercheurs qui ont tendance à être hypercritiques envers la culture africaine n'ont pas examiné de près l'Afrique à partir d'un point de vue culturel.

Ils ne sont donc pas en position de formuler des jugements. Personne n'est mieux qualifié pour parler de culture africaine que les Africains eux-mêmes.

En examinant de près la culture africaine pendant mon voyage en Afrique, je suis tombé amoureux de l'art africain. À l'inverse, je ne pouvais m'empêcher de me demander si les Africains aimaient l'art chinois.

Pendant mon séjour au Zimbabwe, une troupe artistique chinoise de la province du Zhejiang est venue en Afrique dans le cadre d'un programme d'échange culturel organisé par le ministère de la Culture. J'ai regardé leur première avec des amis africains à Harare. Le spectacle présentait des chants traditionnels chinois et des danses, des acrobaties chinoises et du kung-fu. J'ai vu de mes propres yeux comment l'art chinois suscitait l'enthousiasme du public africain.

Le spectacle avait lieu dans l'auditorium d'une église nouvellement construite comprenant plus de 3 000 sièges, qui étaient tous occupés par des spectateurs. Du début à la fin, des applaudissements, des acclamations et des cris ont rempli la salle. Je ne me serais jamais douté qu'un spectacle authentiquement chinois pourrait avoir un tel succès en Afrique. Récemment, il y a eu beaucoup de discussions au sujet de la confiance culturelle. Dans l'auditorium de Harare, il était naturel pour un Chinois d'être submergé par l'orgueil et la confiance.

Comme le dit un vieil adage, plus une culture a des caractéristiques originales, plus elle jouit de la reconnaissance mondiale. Les caractéristiques nationales et le charme particulier expliquent notre amour pour l'art africain et le goût des Africains pour l'art chinois.

Lorsque l'on parle d'échanges culturels entre la Chine et le monde extérieur, nous pensons naturellement aux voyages vers l'ouest de Zheng He, il y a 600 ans. La flotte de Zheng effectua sept expéditions dans l'océan Indien, que les Chinois ont appelé l'« océan de l'Ouest » et a jeté l'ancre sur la côte de l'Afrique orientale. Dans le Musée national de Tanzanie, le conservateur nous a fièrement montré des objets en porcelaine de la dynastie des Ming (1368-1644). On nous a expliqué qu'ils ont été apportés à l'Afrique par la flotte de Zheng. Bien qu'ils ne soient plus intacts, ils sont considérés comme certains des plus grands trésors du musée. Les peuples africains considèrent Zheng comme un envoyé de la paix et de la culture de la Chine, et ces pièces de porcelaine sont les preuves de l'amitié durable et des échanges culturels entre la Chine et l'Afrique.

Les échanges culturels doivent s'exprimer dans deux directions. Bien sûr, il y a des affrontements, voire des conflits, mais les objectifs finaux devraient être la diversité culturelle, le développement et la prospérité. La diversité culturelle et les échanges culturels sont deux tendances concurrentes, impliquant l'interaction et la fusion. Les affrontements sont inévitables mais nécessaires car ils peuvent donner naissance à des innovations culturelles.

 

 

 

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