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Vol.2 août 2012
Établir la vérité

La croissance rapide des relations Chine-Afrique a suscité l'attention internationale et est devenue un sujet d'actualité dans les relations internationales. Zhai Jun, vice-ministre chinois des Affaires étrangères, a souligné qu'il y avait certaines voix qui critiquaient et questionnaient la politique de la Chine envers l'Afrique. Le 12 juillet, il a répondu à quelques-unes de ces opinions lors du septième Forum Lanting. Voici ses réflexions:

Certaines personnes accusent la Chine de piller les ressources et les sources d'énergie de l'Afrique et de se livrer au « néo-colonialisme ».

La structure du commerce entre la Chine et l'Afrique est basée sur l'énergie et des ressources et devrait en effet être améliorée. Cependant, la même situation existe entre l'Afrique et tous ses partenaires commerciaux majeurs. Pour modifier leur structure économique qui repose trop lourdement sur l'énergie et des ressources, il est essentiel que les pays africains améliorent leur capacité de développement auto-généré et réalisent un développement économique diversifié. La partie chinoise a fait des efforts et adopté un certain nombre d'initiatives de coopération à cette fin. Ce qui doit être reconnu, c'est que malgré sa croissance rapide ces dernières années, la coopération Chine-Afrique ne correspond pas à celle entre l'Afrique et ses partenaires traditionnels, ni dans sa portée ni dans sa profondeur. Pour aider les pays africains à accroître leur capacité de développement auto-généré, d'autres pays devraient intensifier leurs efforts. Il faut aussi reconnaître que l'injuste et déraisonnable ordre politique et économique international est encore un obstacle majeur entravant le développement de l'Afrique. Pour inverser la situation, il est crucial que les pays dirigeant les relations internationales fassent un effort.

Certaines personnes estiment que l'attachement de la Chine au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures entrave les efforts africains pour promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance.

Permettez-moi de souligner qu'en tant que principe important régissant les relations internationales, la non-ingérence dans les affaires intérieures n'est pas dépassée. Pour les pays en développement en particulier, il reste un outil important pour la défense de leurs droits et intérêts. Ces dernières années, certains pays ont ignoré l'opposition de pays de la région aux interventions militaires dans certains points chauds régionaux et ont hâté les changements de régime. Cela a perturbé la paix régionale et la stabilité mondiale. Les enseignements tirés devraient tous être rappelés. Le soutien à la démocratie et à la bonne gouvernance en Afrique n'est pas le «monopole» de certains pays. L'amélioration de la démocratie, le système juridique et la gouvernance en Afrique sont essentiels à la croissance saine et stable de la coopération Chine-Afrique. La Chine soutient fermement ces efforts. Nous considérons les pays africains comme des égaux car nous partageons plus d'expérience de gouvernance avec eux. Cela a été bien accueilli par les pays africains.

Certains affirment que la Chine doit prendre plus de responsabilités en Afrique, en particulier en ce qui concerne la paix et la sécurité.

Ma réponse à ce point de vue est que d'une part, alors que la Chine se développe, les pays africains s'attendent à recevoir plus d'aide de la Chine et attendent d'elle qu'elle joue un rôle plus important dans les affaires africaines. Cela montre à quel point ils nous font confiance et nous sommes prêts à les aider. Ces dernières années, nous avons considérablement augmenté le soutien et l'aide au développement de l'Afrique. Nous avons également augmenté de façon constante notre participation à la paix de l'Afrique et aux questions de sécurité. Nous allons continuer à le faire afin de contribuer davantage à la paix, à la stabilité et au développement en Afrique. D'autre part, la Chine est un pays en développement. Nous devons considérer notre propre capacité en fournissant une assistance à d'autres. Nous sommes prêts à participer activement à la résolution de différents problèmes en Afrique. Nous espérons recevoir une plus grande compréhension et un plus grand soutien des autres à la politique et à la position de la Chine.

Certains disent que la Chine a perturbé les intérêts d'autres pays en renforçant ses liens avec l'Afrique.

Je tiens à souligner que l'Afrique appartient aux Africains, et qu'elle n'est pas le « gâteau » de qui que ce soit. Tout pays qui souhaite développer la coopération avec l'Afrique doit respecter la souveraineté des pays africains. Dans un monde globalisé, les destins des pays sont étroitement liés. Les relations de la Chine avec l'Afrique sont ouvertes et inclusives. Il s'agit de coopération plutôt que confrontation avec une tierce partie. Les relations Chine-Afrique ont apporté des avantages tangibles au développement de l'Afrique. Et le développement de l'Afrique est bon pour le monde entier, y compris pour la coopération des autres pays avec l'Afrique. Pour ceux qui consi-dèrent que la coopération Chine-Afrique est une menace à leurs intérêts propres, je dirais que c'est leur propre mentalité et leur politique qui doivent être examinées. Bien sûr, la coopération Chine-Afrique n'est pas parfaite. De nouvelles circonstances et de nouveaux enjeux apparaissent avec l'approfondissement de nos relations. Toutefois, ils ne sont pas le résultat de la politique du gouvernement chinois et peuvent être résolus par une coopération et une consultation amicale. Nous prenons ces questions très au sérieux et nous sommes prêts à travailler avec l'Afrique pour y faire face correctement.

 

 

 

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