Début août, la police chinoise et son homologue angolaise ont coopéré pour mater ensemble 12 groupes criminels ayant pour cibles les Chinois en Angola, sauvant 14 victimes de nationalité chinoise. Le 25 août, 37 suspects de nationalité chinoise ont été conduits sous escorte par la police chinoise de l'Angola en Chine. Selon Zhang Zhongxiang, vice-directeur du Centre d'études africaines de l'Université normale de Shanghai, cela annonce l'élargissement de la coopération sino-africaine. Voici son point de vue :
Les crimes transfrontaliers, le changement climatique, la propagation des maladies infectieuses et la crise économique, constituent tous des problèmes mondiaux nés pendant l'ère de la globalisation. Depuis les années 1990, la Chine a commencé à encourager les entreprises à « sortir des frontières ». Après son entrée dans l'OMC en 2001, ce pays oriental s'est vite intégré dans le système économique mondial. Jusqu'en 2011, la Chine comptait 18 000 entreprises installées à l'étranger.
Depuis la création du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), et notamment après le Sommet de Beijing tenu en 2006, la coopération sino-africaine se développe avec impétuosité. En 2009, la Chine est devenue le premier partenaire commercial de l'Afrique et en 2011, le volume du commerce entre la Chine et l'Afrique a atteint 166,3 milliards de dollars. La même année, le nombre des touristes chinois ayant posé le pied sur le continent noir a dépassé le million.
Malheureusement, les citoyens chinois en Afrique sont également menacés par les crimes organisés et transfrontaliers. Dans les pays africains comme l'Angola, l'Afrique du Sud, la Zambie et l'Éthiopie qui ont une coopération économique et commerciale dynamique avec la Chine et qui abritent un nombre considérable de Chinois, les crimes organisés visant spécialement les Chinois sont d'autant plus graves. Prenons l'Angola comme exemple. En 2011, 14 enlèvements ont été commis dans ce pays africain contre les Chinois, parmi lesquels cinq victimes ont été tués, ce qui a conduit beaucoup de commerçants chinois à quitter Luanda, capitale angolaise, ou à recourir à des gardes privés pour les protéger. Cela affecte gravement l'image de la Chine et nuit aux activités commerciales des marchands chinois.
Depuis 2009, des hors-la-loi de nationalité chinoise en Angola ont commis fréquemment des crimes de pillage, kidnapping, chantage, enlèvement de femmes pour la prostitution forcée, etc. L'apparition de ces crimes en Angola montre que le crime organisé chinois a pénétré sur le continent noir, devenant un nouveau problème dans le développement des relations sino-africaines, dont la résolution exige la coopération des deux parties.
Afin de lutter contre ces crimes organisées et transfrontaliers, la Chine a mené une coopération étroite avec l'Angola. Le 25 avril 2012, Meng Jianzhu, conseiller d'État chinois et ministre de la Sécurité publique a rencontré à Beijing Sebastião Martins, ministre de l'Intérieur angolais. Les deux parties ont signé un accord de coopération sur le maintien de la sécurité publique et de l'ordre social, lequel a jeté une base judiciaire à la lutte conjointe des deux parties contre les crimes transfrontaliers commis en Angola. Début août, la police chinoise a, en étroite coopération avec son homologue angolaise, arrêté les groupes criminels ayant pour cible les ressortissants chinois.
Cette action conjointe n'est qu'un exemple de la coopération judiciaire et de l'application de la loi entre la Chine et l'Afrique. Avant cette action, la Chine a mené d'étroites communications avec le gouvernement angolais en signant des accords de coopération concernés. Au cours de cette action, la police chinoise s'est appuyée pleinement sur la police militaire angolaise pour arrêter les suspects. En un mot, durant toute cette coopération, la Chine a fait attention à respecter la souveraineté de l'Angola, afin de consolider et approfondir le nouveau partenariat stratégique sino-africain.
Avec le développement des relations sino-africaines, non seulement de nombreux Chinois sont allés en Afrique, mais beaucoup d'Africains sont aussi venus en Chine. En plus des 20 000 étudiants africains poursuivant leurs études dans les universités chinoises, la Chine a vu arriver beaucoup d'Africains venus faire des affaires ou s'installer en Chine, notamment à Guangzhou et à Yiwu. Guangzhou compte à elle seule plus de 100 000 Africains. Les Africains en Chine sont aussi confrontés à de nombreux problèmes, tels que le visa, le permis de résidence et l'intégration à la société locale. Tout cela nécessite une coopération renforcée entre la Chine et l'Afrique afin de favoriser l'échange de personnel tout en luttant contre l'immigration clandestine.
L'augmentation des échanges bilatéraux de personnel montre l'approfondissement de la coopération sino-africaine et élargit la coopération bilatérale dans les domaines consulaire et judiciaire. Ainsi, il est prévu dans le « Plan d'action de Beijing (2013-2015) » approuvé en juillet 2012 à l'occasion de la 5ème Conférence ministérielle du FCSA, de « renforcer les échanges et coopérations dans les domaines de la justice, de l'application de loi et de la législation, notamment en ce qui concerne la prévention et la lutte contre les crimes organisés transfrontaliers en se fondant sur les traités bilatéraux ou multilatéraux ». |