Relations
sino-africaines : vers le développement et la
coopération
La cinquième Conférence
ministérielle du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) a
eu lieu les 19 et 20 juillet 2012 à Beijing, capitale chinoise. Au
cours de la conférence, la Chine a déclaré soutenir, dans les trois
ans à venir, la paix et le développement des pays africains dans
cinq domaines prioritaires afin de promouvoir le nouveau
partenariat stratégique sino-africain. Au cours de la réunion
annuelle de la Société chinoise d'Étude de l'histoire africaine
tenue les 17 et 18 septembre à Xuzhou dans la province du Jiangsu
(est de Chine), Lu Shaye, directeur du département
des affaires africaines du ministère chinois des Affaires
étrangères, a donné ses explications sur les cinq mesures
nouvellement adoptées. Voici les extraits de ses
propos :
La tenue du FOCAC, qui a lieu
tous les trois ans, s'accompagne toujours du lancement d'un plan
d'action. Les cinq nouvelles mesures adoptées cette année, sont,
selon moi, conformes à la situation réelle des deux parties et
répondent à la demande de l'époque, et vont orienter le
développement des relations bilatérales dans les quelques ans à
venir.
La première mesure concerne la
coopération bilatérale sur le plan d'investissement et de
financement afin d'appuyer le développement durable en Afrique. La
Chine mettra à la disposition des pays africains une ligne de
crédit de 20 milliards de dollars américains destinée en priorité à
soutenir le développement des infrastructures, de l'agriculture, de
l'industrie manufacturière et des PME en Afrique.
Au cours de nos rencontres avec
les dirigeants africains, ces quelques domaines ont été le plus
souvent évoqués par ces derniers. La construction d'infrastructures
constitue un domaine auquel chaque édition du FOCAC attache de
grande importance et l'agriculture est également souvent mentionnée
dans les plans d'action précédents. Quant à l'industrie
manufacturière, c'est ce qu'espèrent développer de nombreux pays
africains afin de résoudre le problème de l'emploi et de réduire la
pauvreté. Leur demande correspond justement au stade de
développement de la Chine, qui est confrontée au défi de
transformation du mode de développement et de restructuration
économique. Si les deux parties peuvent bien coopérer dans ce
domaine, les bénéfices seront également partagés. L'aide au
développement des PME en Afrique est un travail qui a déjà débuté
depuis la dernière édition du FOCAC, et cette fois-ci, nous n'avons
donc qu'à le renforcer davantage.
La deuxième mesure consiste à
accroître l'aide à l'Afrique pour que les fruits du développement
bénéficient aux peuples africains. Les projets chinois en Afrique,
tels que routes, ponts, centrales électriques, lignes de
transmission, stades et théâtres, répondent au besoin des habitants
locaux et ont beaucoup facilité la vie quotidienne de ces derniers.
J'ai pu le constater de mes propres yeux lors de mes séjours en
Afrique. D'ailleurs, dans le cadre de cette mesure, la Chine promet
de soutenir le bien-être du peuple africain, en continuant, par
exemple, à envoyer des équipes médicales en Afrique et à donner des
soins gratuits à des Africains atteints de cataracte.
Le troisième volet consiste à
soutenir l'intégration africaine et à aider le continent à
renforcer sa capacité de développement collectif à travers
l'établissement d'un partenariat sur la construction des
infrastructures transnationales et transrégionales. En effet, les
infrastructures que nous avons mises en place en Afrique font déjà
partie des projets transnationaux et transrégionaux du continent,
qui ont contribué à l'intégration africaine. Dans l'avenir, nous
allons construire davantage de projets du genre.
Quatrièmement, resserrer les
liens d'amitié entre les peuples chinois et africains. Nous allons
renforcer non seulement les contacts avec les gouvernements et
partis mais aussi la communication avec les ONG. De nombreuses ONG
africaines jouent un rôle positif dans la vie socio-économique
locale. En augmentant les contacts, nous pouvons mieux nous
connaître, promouvoir le développement des deux parties et soutenir
le développement des relations amicales sino-africaines. Nous
espérons que les ambassades et consulats chinois en Afrique
pourront jouer leur rôle dans ce domaine.
Cinquièmement, approfondir la
coopération avec l'Union africaine (UA) afin de promouvoir la paix
et la sécurité en Afrique. Auparavant, la Chine intervenait peu
dans la résolution des questions de sécurité du continent africain.
La plupart du temps, nous n'avons fait que de soutenir l'UA dans
son rôle de conciliateur et de gestionnaire des différends. Nous
sommes persuadés que cette position d'« intervention
constructive » est juste et objective, et est la façon d'agir
la plus praticable au stade actuel. Mais il y a quelques principes
à suivre dans « l'intervention constructive », afin de la
différencier de l'ingérence dans affaires intérieures :
respecter la souveraineté des autres pays ; traiter les
affaires sur un pied d'égalité ; tenir compte de la situation
réelle pour considérer si l'affaire a besoin de conciliations
extérieures ; suivre le Charte de l'ONU ou avoir
l'autorisation du Conseil de sécurité de l'ONU afin de garantir la
légitimité de l'intervention.
|