Les réfugiés du Soudan du Sud affluent dans les pays d'Afrique de l'Est
À la fin de l'année 2013, le Soudan du Sud, pays nouvellement fondé il y a moins de 2 ans et demi, a été touché encore une fois par des conflits et des guerres. Alors que la guerre a provoqué une énorme catastrophe humanitaire, les combats intertribaux ont fait des milliers de morts. De nombreuses personnes se sont précipitées dans les camps de réfugiés installés par les forces de maintien de la paix des Nations unies au Soudan du Sud. Selon He Wenping, chercheuse à l'Institut Charhar et directrice à l'Institut de recherche sur l'Asie de l'Ouest et l'Afrique relevant de l'Académie chinoise des sciences sociales, les deux parties doivent passer outre la haine pour arriver à un consensus et éviter de nouveaux conflits. Voici des extraits de son opinion à ce sujet:
La raison principale du conflit est la lutte de pouvoir entre le Président du Soudan du Sud Salva Kiir et l'ancien vice-président Mashal. Au début de 2013, des reportages évoquant la rivalité entre les deux individus apparaissaient de temps en temps dans les journaux alors que tous les deux s'évertuaient à renforcer leur position pour l'élection présidentielle de 2015. À partir d'avril 2013, le Président Kiir a commencé à réduire certains pouvoirs de Mashal. En juillet, il a même relevé Mashal de sa fonction de vice-président tout en réorganisant le cabinet à grande échelle.
À la fin de l'année, les conflits de plus en plus intensifiés ont finalement conduit à la guerre entre les deux parties qui se sont affrontées militairement dans six des dix États du pays. C'est dans la capitale de Jonglei Bor que les combats ont été les plus intenses.
Pire encore, les luttes de pouvoir à l'intérieur des forces politiques du Soudan du Sud ont rapidement entraîné des carnages intertribaux. La menace d'une guerre civile pèse ainsi sur le Soudan du Sud.
Résultats et effets du conflit
Les premières victimes du conflit sont le peuple et le processus de développement de ce jeune pays. En plus de provoquer une grande catastrophe humanitaire, la guerre a aussi interrompu brusquement le processus de reconstruction nationale.
Deuxièmement, la paix, la sécurité et la stabilité dans la Corne de l'Afrique et la région du centre-est de l'Afrique sont menacées. Ces zones ont souvent souffert du harcèlement mené par des organisations terroristes et divers rebelles extrémistes. En particulier ces dernières années, les activités de sabotage d'Al-Shabaab ont dépassé la frontière de la Somalie en se propageant en Ouganda et au Kenya. En outre, l'Ouganda et le Congo (RDC) ont fait face aux attaques répétées de groupes anti-gouvernementaux comme la « LRA » (Lord's Resistance Army) et le Mouvement « M23 ». La République Centrafricaine est entrée en guerre civile au milieu de l'année 2013. Si la guerre civile au Soudan du Sud se développe sans cesse, ses pays voisins comme l'Éthiopie, le Kenya, l'Ouganda, la République démocratique du Congo, la République Centrafricaine et le Soudan connaîtront certainement un effet de « débordement ».
Troisièmement, les États-Unis et d'autres pays occidentaux qui soutiennent l'indépendance du Soudan du Sud sont également confrontés à un discrédit sur la stratégie diplomatique adoptée envers ce dernier. En février 2011, le gouvernement américain était fier de voir naître le référendum sur l'indépendance du Soudan du Sud, illustrant selon lui le succès de la « nouvelle stratégie états-unienne au Soudan ». Mais aujourd'hui, seulement deux ans après la prise d'indépendance du Sud-Soudan, la guerre et les tueries tribales ont frappé cette « nouvelle stratégie » de plein fouet.
« Intervention constructive » de la Chine
En tant que premier investisseur dans le secteur du pétrole au Soudan et au Soudan du Sud, la Chine est aussi victime du conflit au Sud-Soudan. La CNPC (China National Petroleum Corporation) implantée en Afrique a évacué plus de 400 employés vers la capitale soudanaise Khartoum. Plus de la moitié des 2 300 Chinois vivant au Soudan du Sud ont quitté cette région. Sans aucun doute, la guerre au Sud-Soudan va sérieusement compromettre les intérêts et la sécurité du personnel chinois dans le pays.
Pour aider à rétablir la paix et la stabilité au Soudan du Sud dès que possible, le gouvernement chinois adopte une politique d'« intervention constructive » pour jouer le rôle d'un grand pays responsable.
Le gouvernement chinois appelle les deux parties à résoudre leurs différends par le dialogue et les négociations. La Chine accorde un soutien actif au travail de médiation de l'IGAD (Autorité intergouvernementale pour le développement).
Comme les autres membres du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine soutient l'envoi de casques bleus pour résoudre le problème dans cette région le plus tôt possible. La Croix-Rouge chinoise a également fourni 100 000 dollars à travers le Comité international de la Croix-Rouge pour aider le peuple du Soudan du Sud.
Perspectives de paix
Après le déclenchement du conflit, la communauté internationale a immédiatement entamé un travail de médiation. Le 5 janvier 2014, les délégations des deux parties ont finalement entamé les négociations pour arriver à un règlement pacifique du différend dans la capitale éthiopienne Addis-Abeba. Le peuple du Soudan du Sud et ses dirigeants ne veulent pas d'une guerre civile qui pourrait diviser le pays.
À présent, les deux camps opposés devraient mettre de côté les luttes et les griefs historiques pour procéder aux négociations et ainsi arriver à un consensus. En plus de l'assistance humanitaire fournie par la force de maintien de la paix des Nations unies, aucune intervention militaire extérieure n'est exclue à ce stade. Bien que le processus de négociations soit difficile, le Soudan du Sud, qui vient de sortir d'une guerre interne de 22 ans, ne pourra supporter le poids d'une nouvelle guerre civile. Seule la paix peut apporter de l'espoir pour le pays.
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