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Vol.5 mars 2015
Le « miracle chinois » se poursuivra-t-il ?

 

 

Le taux de croissance économique chinois a décliné depuis 2010, atteignant 7,3 % à l'automne 2014, son niveau le plus bas depuis six ans. Il s'agit de la plus longue période de chute de la croissance économique depuis l'application de réforme et d'ouverture en 1978. Dans un article publié récemment par Reference News Daily, Justin Yifu Lin, professeur d'économie à l'Université de Pékin et ancien vice-président senior de la Banque Mondiale, attribue principalement ce ralentissement de la croissance à des facteurs externes. Selon Lin, la Chine peut tout de même réaliser une croissance relativement rapide de 7 % ou plus, en exploitant pleinement « l'avantage du retardataire ». Voici des extraits revus de son article :

 

Dans Le miracle chinois : stratégie de développement et réforme économique, un livre que j'ai co-publié il y a vingt ans, je prévoyais que la Chine pourrait dépasser en 2015 les États-Unis comme première puissance mondiale en parité de pouvoir d'achat (PPA) si elle poursuivait sa politique de réforme et d'ouverture. À l'époque, la plupart des chercheurs n'y croyaient pas. Pourtant, vingt ans plus tard, la prévision s'est avérée juste, comme l'ont montré des chiffres publiés par la Banque Mondiale et le FMI.

Cependant, en raison de l'immense population chinoise, quatre fois plus nombreuse que celle des États-Unis, le produit intérieur brut par habitant (PIB) de la Chine reste relativement bas. Si l'on prend en compte le taux de change, le PIB chinois représente 1/8 de celui des États-Unis. La Chine doit donc poursuivre une croissance rapide pendant plusieurs années pour rattraper le reste des pays développés en termes de PIB par habitant.

La Chine a toujours un grand potentiel

Lorsque j'ai achevé mon mandat à la Banque Mondiale en 2012, j'ai affirmé que l'économie chinoise avait toujours le potentiel pour croître à un taux annuel de 8 % pendant 20 ans, de 2008 à 2028. Cette prévision a été critiquée par de nombreux chercheurs chinois, qui doutaient qu'après 35 ans de croissance à un taux exceptionnel de 9,8 % par an, la Chine ait la capacité de poursuivre un rythme aussi rapide.

Les tendances récentes semblent confirmer leur opinion. La croissance économique chinoise ralentit en effet depuis 2010, atteignant 7,3 % à l'automne 2014.

Mais quels sont les facteurs qui ont provoqué un déclin continu de la croissance depuis début 2010 ? Le potentiel de croissance du pays est-il désormais en-dessous de 8 % ? Le déclin est-il provoqué par des « problèmes structurels intrinsèques », comme l'affirment les pessimistes ?

Je crois, au contraire, que le ralentissement du taux de croissance est essentiellement dû à des facteurs externes. Des ralentissements similaires ont été observés dans d'autres pays émergents comme l'Inde et le Brésil, ainsi que dans des pays à haut revenus d'Asie de l'Est comme Singapour et la République de Corée (voir le graphique). Par conséquent, il ne peut s'agir que de facteurs cycliques internationaux qui ont pesé sur les économies de ces différents pays. Il faut en outre souligner que le taux de croissance chinois est resté meilleur que celui de ces pays.

« L'avantage du retardataire »

Si l'on exclut les chocs externes, quel est le potentiel de croissance actuel de l'économie chinoise ? Pour y répondre, nous devons examiner de plus près la nature de la croissance économique et les raisons de la croissance rapide de l'économie chinoise.

La croissance économique moderne est causée par une croissance du PIB par habitant, qui est lui-même basé sur des niveaux croissants de productivité du travail. Parallèlement, l'innovation technologique et le développement industriel sont des facteurs décisifs d'une croissance économique rapide. Cependant, contrairement aux pays développés qui ont dû s'appuyer sur leur propre recherche et développement depuis la révolution industrielle du 18e siècle, les pays en développement peuvent s'appuyer sur l'imitation pour introduire et intégrer des technologies existantes à moindre coût et avec des moindres risques. C'est « l'avantage du retardataire ».

Théoriquement, les pays en développement peuvent utiliser cet avantage pour réaliser une croissance économique plus rapide que celle des pays développés. Selon une recherche de la Commission de la Croissance et du Développement (un organisme indépendant comprenant des décideurs politiques, des chercheurs et des hommes d'affaires) dirigée par le lauréat du Prix Nobel Michael Spence, 13 pays ont utilisé cet avantage après la Seconde Guerre mondiale et ont réalisé une croissance économique annuelle de 7 % ou plus pendant plus de 25 ans - soit le double des taux de croissance des pays développés.

L'avantage du retardataire est la principale cause de la croissance rapide de la Chine, qui est devenue l'un de ces 13 pays après 1979. Le fait qu'elle puisse encore bénéficier ou non de cet avantage détermine en grande partie son potentiel de croissance actuel.

Le PIB par habitant, qui représente la productivité du travail et des technologies ainsi que les prouesses industrielles, permet de mesurer l'avantage du retardataire. La différence entre le PIB par habitant de la Chine et celui des pays développés reflète des différences de développement technologique et industriel. Selon des données publiées par l'économiste britannique Angus Maddison, en 2008, le PIB chinois par habitant était équivalent à 21 % de celui des États-Unis - soit environ la différence entre les États-Unis et le Japon en 1951, Singapour en 1967 et la République de Corée en 1977. En tirant profit de l'avantage du retardataire, ces trois pays ont connu une croissance économique respective de 9,2 %, 8,6 % et 7,6 % durant les 20 années qui ont suivi. La Chine devrait donc aussi pouvoir réaliser une croissance annuelle de 8 % entre 2008 et 2028.

De la théorie à la réalité

Bien sûr, pour faire de la croissance potentielle une croissance effective, la Chine doit poursuivre son innovation technologique et son développement industriel afin de tirer profit de cet avantage.

Dans ce but, elle a besoin d'un marché efficace pour que les entreprises comprennent la nécessité d'investir dans les technologies et les industries. Parallèlement, le gouvernement doit empêcher les écueils du marché pour guider l'innovation technologique et le développement industriel selon les besoins du pays. Il doit éviter le double écueil de « trop d'intervention »et « trop peu d'intervention ».

Pour construire un marché efficace, le système dual de prix doit être abandonné au profit d'un système de prix basé sur le marché. En effet, les prix sont un signal fort des besoins de différents facteurs de production en Chine. En outre, le système dual des prix engendre de nombreux problèmes tels que la disparité des revenus, la recherche de rentes et la corruption. Un gouvernement actif devrait tirer le meilleur profit possible de la situation pour permettre à l'économie chinoise d'exploiter au maximum son « avantage du retardataire » et d'avoir plus d'énergie pour traiter les défis nationaux et internationaux comme la diminution du dividende démographe et la reprise fragile de l'économie mondiale.

La Chine est désormais un pays à revenu moyen-supérieur, dont les produits (appareils domestiques, automobiles, bateaux, équipement lourd) sont compétitifs à la fois sur le marché national et international. Les subventions du gouvernement aux entreprises, bien que nécessaires aux premiers temps de réforme et d'ouverture, sont désormais superflues. Par conséquent, tandis que le marché sera un facteur décisif dans l'allocation des ressources, le gouvernement devrait jouer un meilleur rôle, comme il a été décidé lors de la troisième session plénière du 18e Comité central du Parti communiste chinois. La Chine pourra toutefois continuer à subventionner quelques industries essentielles à travers les revenus fiscaux, comme dans beaucoup de pays développés.

Si la Chine peut se doter d'un marché efficace et d'un gouvernement actif, et mettre en place des réformes pour se soutienir à la croissance, elle pourra tirer pleinement profit de son « avantage du retardataire ». Dans ce cas, même si les pays développés ne sortent pas tout de suite de la crise financière de 2008 et ne permettent pas une augmentation rapide des exportations depuis la Chine, celle-ci pourra sans doute réaliser une croissance annuelle d'au moins 7 % grâce à sa consommation intérieure et à l'investissement dans les infrastructures, la protection de l'environnement et l'urbanisation. Le PIB par habitant et le revenu rural par habitant pourraient alors doubler entre 2010 et 2020.

Si l'on ajoute à cela l'appréciation du yuan, la Chine pourrait certainement rejoindre les rangs des pays à hauts revenus d'ici 2020, devenant ainsi le troisième pays à passer de revenus bas à moyens puis à hauts après la Seconde Guerre mondiale.

 

 

 

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